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Tchad: à Ndjamena, les activités reprennent peu à peu au lendemain de la victoire annoncée de Mahamat Idriss Déby

Au lendemain de l'annonce express des résultats de la présidentielle tchadienne, remportée par Mahamat Idriss Déby selon l'organe chargé d'organiser ce scrutin, le calme règne à Ndjamena. Ce 10 mai 2024, la vie a repris timidement son cours dans la capitale du Tchad, mais un important dispositif sécuritaire reste en place. 

Un véhicule blindé des forces armées tchadiennes déployé à Ndjamena le 10 mai 2024, au lendemain de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle tchadienne. Le chef de la junte tchadienne, Mahamat Idriss Deby Itno, a remporté l'élection présidentielle de cette semaine dès le premier tour, selon les résultats officiels provisoires publiés le 9 mai 2024.
Un véhicule blindé des forces armées tchadiennes déployé à Ndjamena le 10 mai 2024, au lendemain de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle tchadienne. Le chef de la junte tchadienne, Mahamat Idriss Deby Itno, a remporté l'élection présidentielle de cette semaine dès le premier tour, selon les résultats officiels provisoires publiés le 9 mai 2024. AFP - ISSOUF SANOGO
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Avec notre correspondant à Ndjamena, Carol Valade

Les activités reprennent peu à peu, mais les écoles par exemples sont fermées. Les quartiers du centre-ville ont repris leurs activités presque normalement. Il y avait même beaucoup de monde autour de la mosquée et du marché central.

Mais le dispositif sécuritaire reste en place dans les quartiers sud après le quartier de Kabalaye ainsi qu’à Farcha dans le 1er arrondissement de la capitale du Tchad. Aucun incident majeur n’est signalé depuis ce matin, mais des militaires restent positionnés aux différents ronds-points de Ndjamena, ainsi qu’aux entrées de la ville.

Ce n'est pas mauvais que la sécurité nationale se déploie sur le terrain pour assurer qu'il n'y aura pas de troubles à l'ordre public et pas de recours à la violence

01:00

Abderaman Koulamallah, ministre tchadien de la communication et porte-parole du gouvernement

Kaourou Magassa

Pas de bilan sur le nombre de blessés par balles

Ils sont déployés en appui des forces de sécurité, expliquait à RFI le ministre de la Sécurité publique, Mahamat Charfadine Margui, de façon préventive et dissuasive, mais n’ont pas vocation à intervenir. Simplement pour permettre aux policiers et gendarmes de patrouiller dans les quartiers, dit-il, avant de confirmer que des personnes ont été blessés dans la nuit par des balles perdues, victimes des tirs en l’air, des manifestations de joie à l’annonce de la victoire de Mahamat Idriss Déby. Des tirs de militaires et de civils en armes, perçus dans les quartiers favorables à l’opposition comme des actes d’intimidation.

Mais toujours aucun bilan officiel n’est disponible à ce stade. « Nous sommes en train de compiler, expliquait le secrétaire général du ministère. Cela prend du temps, car beaucoup de provinces sont concernées ». Dans la soirée, le ministère de la Santé a publié un communiqué qui laisse entendre que leur nombre est important. « Compte tenu du nombre de blessures » il faut agir « de manière coordonnée ». Les services doivent se préparer à une augmentation des admissions.

Parmi les victimes, il y a la femme d'Hassan Baba Abazen, pompiste de  36 ans. Un projectile explosif a transpercé le toit de sa maison, blessant mortellement sa femme aux alentours de 21H40 ce jeudi. « J’ai pris mon téléphone pour voir ma femme. Les éclats sont entrés dans son corps par plusieurs endroits, notamment la tête et le cou. Les enfants ont commencé à pleurer et je suis sorti dehors pour chercher les secours. »

Hassan Baba Abazen montrant des éclats de métaux retrouvé dans sa maison après l'explosion d'un projectile chez lui, à Ndjamena, le 9 mai 2024.
Hassan Baba Abazen montrant des éclats de métaux retrouvé dans sa maison après l'explosion d'un projectile chez lui, à Ndjamena, le 9 mai 2024. © JORIS BOLOMEY / AFP

Hassan semble perdu seul au milieu de son salon dévasté aux murs criblés d’impacts. Un éclat de métal entre les mains, il vient d’enterrer sa femme ce matin. Les trois petites filles du couple ont été blessés, les jumelles légèrement. Mais l’aînée, gravement touchée au ventre, est toujours hospitalisée. « Sa santé va mieux. Dieu merci… elle a ouvert les yeux et elle m’a parlé »

Quelle est la suite du processus ?

Le travail de l’Agence nationale de gestion des élections (Ange) est maintenant terminé. La balle est dans le camp des candidats qui ont encore 4 jours pour saisir le Conseil constitutionnel en cas de contentieux. On ne sait d’ailleurs toujours pas si le parti des Transformateurs, qui conteste les résultats, compte oui ou non déposer un recours.

Le Conseil a 10 jours pour trancher sur base des copies de procès-verbaux qu’il a reçus le 9 mai et qui ont été ouverts devant la presse et les représentants des candidats.

Si aucune contestation n’est soulevée dans les délais, ou si le conseil estime que l’élection n’est entachée d’aucune irrégularité, il proclamera les résultats définitifs sous dix jours. C’est à dire donc dans deux semaines au total.

Pour rappel, les résultats provisoires annoncés le 9 mai 2024 donnent Mahamat Idriss Déby vainqueur du scrutin avec 61% des voix, loin devant ses neuf concurrents et notamment Succès Masra qui a revendiqué de son côté sa propre victoire.

01:17

Présidentielle au Tchad: à Ndjamena, des réactions contrastées au lendemain des résultats provisoires

Olivier Monodji

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