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Au Nigeria, le Sénat propose la peine de mort pour les trafiquants de drogue

Jeudi 9 mai dans la soirée, le Sénat nigérian a proposé par le biais d'un amendement de faire rentrer en vigueur la peine de mort dans le cas de condamnation pour trafic de drogue. Elle deviendrait la peine maximale en remplacement de l'emprisonnement à vie.

Le bâtiment abritant le Sénat nigérian, le 15 mai 2018 à Abuja, Nigeria.
Le bâtiment abritant le Sénat nigérian, le 15 mai 2018 à Abuja, Nigeria. © Wikimedia Commons CC BY SA 4.0 Kabusa16
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Tramadol, héroïne, cocaïne… depuis des années, le Nigeria fait face à une explosion du trafic de drogue. Condamner à l'ultime sentence pour dissuader, voilà donc l'argument affiché par le Sénat. Une rhétorique contre laquelle lutte Isa Sanusi, représentant d'Amnesty Internationale au Nigeria : « Nous trouvons que le Sénat nigérian devrait trouver un meilleur moyen pour lutter contre le trafic de drogue. La peine de mort n'a jamais diminué la criminalité. Il faut regarder les raisons sociales et économiques et savoir pourquoi les gens deviennent des trafiquants de drogues avant de considérer des mesures drastiques. »

« Le Nigeria devrait supprimer la peine de mort de sa loi »

Outre le trafic de drogue, la peine de mort est déjà en vigueur dans le pays pour des sanctions relatives au terrorisme ou a l'homosexualité, mais dans les faits, aucun condamné n'a été exécuté depuis 2016. Un statu quo insuffisant pour le militant des droits humains : « Même si dans les faits, les exécutions n'arrivent pas, le Nigeria a un des plus hauts taux de condamnation à mort. Nous pensons que même les condamnations ne devraient pas avoir lieu. Le Nigeria devrait supprimer la peine de mort de sa loi, de ses sanctions, de son code civil. Il devrait suivre la ligue des pays abolitionnistes. »

Quant au projet de loi relative au trafic de drogue, si le Sénat a tranché favorablement, la maison des représentants, a voté le texte sans cette disposition. Les deux chambres devront donc harmoniser le texte, avant de le soumettre au président. De quoi maintenir le doute sur l'expansion ou non, de la peine capitale au Nigeria.

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