Canada: des feux de forêt précoces ravivent le cauchemar de l'été 2023

À la mi-mai, la situation est déjà préoccupante dans l’ouest du Canada où les feux de forêt se multiplient, écrit notre correspondante à Montréal, Justine Cohendet. Plus d’une dizaine de brasiers inquiètent les autorités au nord-est de la Colombie-Britannique. Si bien qu’à Fort Nelson, directement menacée par un incendie de forêt qui se trouve à moins de deux kilomètres de la ville, 3 500 personnes ont dû être évacuées.

Près de 700 personnes ont aussi reçu l’ordre de quitter leur domicile dans le nord-est du Manitoba, à la frontière avec la Saskatchewan, où au moins 35 000 hectares de forêt ont été détruits par un brasier. Dans le nord de l’Alberta, la ville pétrolière de Fort McMurray, qui avait été en partie ravagée par un incendie de forêt en 2016, pourrait aussi être évacuée dans les prochains jours.

Dans la province d’Alberta, la moitié des feux qui sont actifs aujourd’hui datent de l’an dernier

Des catastrophes naturelles précoces dans l’année qui rappellent une année 2023 catastrophique en termes de feux de forêt, alors que l’été et ses chaleurs n’ont même pas encore débarqué. « On combine des conditions très propices pour les incendies, détaille Benjamin Sultan, climatologue et expert du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). Avec un hiver qui a été très doux, avec peu de neige, une grande sècheresse, avec des vents d’ouest qui rencontrent les montagnes rocheuses qui perdent leur humidité, qui deviennent très sèches. [...] Il y a un lien direct entre le climat et les feux ». 

Un terrain propice pour de nouveaux incendies massifs

Aussi, les feux de 2023 ne sont pas seulement un souvenir. Ils offrent un terrain propice à l’apparition de nouveaux incendies massifs, assure Benjamin Sultan : « Des conditions qui s’ajoutent au fait que l’an dernier, il y a eu des incendies exceptionnels. Dans la province d’Alberta, la moitié des feux qui sont actifs aujourd’hui datent de l’an dernier ». D’après le climatologue, le Canada se dirige vers des feux de forêt de plus en plus précoces.

Au-delà de la destruction de la biodiversité et des dangers directs encourus par la population, ces catastrophes naturelles entraînent également une piètre qualité de l’air. Dans plusieurs régions du pays et font craindre un nouvel été difficile. L’an dernier, le Canada a perdu près de 9 millions d’hectares de forêt, un record.

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