COMMEMORATIONSPour le 11-Novembre, Emmanuel Macron appelle à ne pas « opposer nos peurs »

11-Novembre : Emmanuel Macron appelle les dirigeants mondiaux à ne pas «opposer nos peurs»

COMMEMORATIONSLe président de la République a pris la parole devant 72 leaders mondiaux ce dimanche en fin de matinée sous l’Arc de Triomphe où se tenaient les commémorations du centenaire de l’armistice du 11-Novembre…
Emmanuel Macron, le 11 Novembre, lors de son discours pendant la cérémonie de commémoration de l'armistice du 11-Novembre 1918.
Emmanuel Macron, le 11 Novembre, lors de son discours pendant la cérémonie de commémoration de l'armistice du 11-Novembre 1918. - BENOIT TESSIER / POOL / AFP
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

«Additionnons nos espoirs au lieu d’opposer nos peurs », a lancé Emmanuel Macron dimanche aux 72 leaders mondiaux réunis à l’Arc de Triomphe ce dimanche matin pour les commémorations du centenaire de l’ armistice du 11 novembre 1918.

Après un cérémonial militaire et des lectures de témoignages de 1918 par des lycéens, Emmanuel Macron a pris la parole pour un long discours partant de la symbolique de cette armistice, mettant fin à quatre années d’une guerre mondiale, pour aborder les troubles de la politique internationale actuelle.

« Refuser la fascination pour le repli, la violence et la domination »

« La leçon de la Grande Guerre ne peut être celle de la rancœur d’un peuple contre les autres », a-t-il tonné avant de lancer un appel en faveur de la coopération internationale et contre « le repli, la violence et la domination ».

«Ensemble, nous pouvons conjurer ces menaces que sont le spectre du réchauffement climatique et de la dégradation de notre nature, la pauvreté, la faim, la maladie, les inégalités, l'ignorance», a-t-il espéré.

Il a aussi critiqué le nationalisme, dont s'est revendiqué plusieurs fois ces dernières semaines Donald Trump, qui écoutait le président français aux côtés de près de 70 autres chefs d'Etat ou de gouvernement. «Le patriotisme est l'exact contraire du nationalisme. Le nationalisme en est sa trahison», a dit le président français.

«Puisse ce rassemblement ne pas être seulement celui d'un jour»

Emmanuel Macron défend dès qu'il en a l'occasion le multilatéralisme, ce socle idéologique des relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, de plus en plus dénoncé par certains électeurs et dirigeants dans le monde, au nom de la défense des intérêts nationaux.

En mémoire de «l'immense cortège des combattants» de la Grande guerre, «venus du monde entier, parce que la France représentait pour eux tout ce qu'il y avait de beau dans le monde», il a appelé ses pairs à refuser «la fascination pour le repli, la violence et la domination».

«Souvenons-nous ! N'oublions pas !»

«Souvenons-nous ! N'oublions pas !», a-t-il plaidé, «cent ans après un massacre dont la cicatrice est encore visible sur la face du monde». «Puisse ce rassemblement ne pas être seulement celui d'un jour».

«Durant ces quatre années, l'Europe manqua de se suicider», a poursuivi le chef de l'Etat, qui a rendu hommage à «l'espérance pour laquelle toute une jeunesse accepta de mourir, celle d'un monde enfin rendu à la paix», pour terminer par un plaidoyer pour les institutions internationales, l'Europe d'aujourd'hui et l'ONU.

«Cela s'appelle, sur notre continent, l'amitié forgée entre l'Allemagne et la France (...). Cela s'appelle l'Union européenne, une union librement consentie jamais vue dans l'Histoire et nous délivrant de nos guerres civiles. Cela s'appelle l'Organisation des Nations Unies». «C'est cette certitude que le pire n'est jamais sûr tant qu'existent des hommes et de femmes de bonne volonté», a-t-il dit.

Il a aussi dénoncé l'état d'esprit «qui alimente les contre-vérités, accepte les injustices nourrit les extrêmes et l'obscurantisme».

Donald Trump absent du Forum pour la paix à la Villette

« Vive la paix. Vive l’amitié entre les peuples. Vive la France », a conclu Emmanuel Macron avant de raviver la flamme du soldat inconnu.

Une partie des 72 chefs internationaux présents à Paris ce dimanche se rendront ensuite au château de Versailles pour déjeuner avant de prendre le chemin de la Grande Halle de la Vilette (19e), porte de Pantin où se tient le Forum sur la paix. Donald Trump n’y sera pas, indique déjà Le Monde. Le président américain est en déplacement à Suresnes (Hauts-de-Seine) cet après-midi. Une éventuelle rencontre informelle entre Donald Trump et Vladimir Poutinie est évoquée avec insistance ce dimanche.

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