L’ensemble des syndicats de l’éducation nationale a appelé à une grève nationale, lundi 12 novembre, contre les suppressions de postes. Le budget 2019 prévoit en effet de diminuer le nombre d’enseignants dans les collèges et lycées, alors même que les tendances démographiques sont à l’augmentation d’élèves dans le secondaire.
2 650 suppressions de postes dans le secondaire
Le ministre de l’éducation nationale avait d’abord communiqué sur la suppression de 1 800 postes à la rentrée 2019. Mais il a aussi confirmé que priorité était donnée à l’école primaire, avec une hausse prévue de 1 800 postes. Dans le détail, on note donc que les réductions sont concentrées sur les collèges et lycées, dont les effectifs seront amputés de 2 650 postes, le reste des coupes étant réparti dans les services administratifs et l’enseignement privé.
40 000 collégiens et lycéens supplémentaires en 2019
L’annonce de réductions de postes passe d’autant plus mal auprès des enseignants qu’elle intervient dans un contexte de hausse des effectifs dans l’enseignement secondaire. Une étude publiée en mars 2018 par le ministère de l’éducation nationale détaille les effets de la démographie sur le nombre d’élèves : on constate un « pic » d’abord dans les collèges jusqu’en 2020, qui se répartit ensuite dans les lycées, suivant la vague de naissances de la fin des années 2000.
170 000 élèves du secondaire en plus en 2022
Entre 2017 et 2022, soit la durée du quinquennat d’Emmanuel Macron, les établissements du second degré devraient accueillir près de 170 000 élèves supplémentaires.
Des classes plus chargées ? Pas forcément
Le gouvernement se défend en rappelant que ces suppressions de postes restent marginales au regard des effectifs de l’éducation nationale, et que l’effort « porte sur 0,2 % des effectifs ».
Effectivement, le ratio global entre les 1 800 postes supprimés et les 881 400 enseignants du primaire et du secondaire aboutit à ce chiffre de − 0,2 %. Mais pour les collèges et lycées, la baisse est deux fois plus importante et atteint − 0,53 %.
1,5 heure supplémentaire par enseignants
Dans le même temps, les effectifs augmenteront de 0,73 %. Pour éviter d’aboutir à des classes plus chargées, la solution du ministre de l’éducation nationale consiste à augmenter le temps de travail, par le biais d’heures supplémentaires. Actuellement, les deux tiers des enseignants du second degré en effectuent, pour une moyenne de 1,5 heure. Ils n’en faisaient que 1,1 heure en 2008.
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