«Le meilleur d’entre tous» : le retour de Jean-Pierre Pernaut vu par son village natal

Nous avons regardé le retour au JT de Jean-Pierre Pernaut avec ses anciens camarades d’école, à Quevauvillers (Somme).

 Quevauvillers, ce lundi. Michèle et Noël tiennent le café du village où a grandi Jean-Pierre Pernaut.
Quevauvillers, ce lundi. Michèle et Noël tiennent le café du village où a grandi Jean-Pierre Pernaut. LP/Jean-Baptiste Quentin

    « Je ne m'attendais pas à le voir aussi rayonnant. » « On dirait un grand gamin qui a retrouvé son jouet. » « On ne lui donnerait même pas 60 ans. » « C'est reparti, la maladie est derrière lui! » Au restaurant-bar Au bon accueil de Quevauvillers, petit village picard de 1 150 âmes où a grandi Jean-Pierre Pernaut, tout le monde commente le retour à l'antenne de « l'enfant du pays » après sept semaines d'absence.

    À commencer par le maire Dominique Dussuelle, 70 ans, qui a été à l'école avec JPP. « Quand on a appris son cancer de la prostate, on a craint le pire, mais là, on voit que c'est un costaud », raconte l'élu de centre droit, qui a assisté aux funérailles de la mère du présentateur et de son frère aîné, disparus en 2016.

    Ici, « on ne regarde pas TF1, on regarde Pernaut » entre deux bouchées de choucroute et une ficelle au saumon servies sur des nappes à carreaux rouges. L'arrivée de la Route du Rhum, les incendies en Californie, la grogne des Gilets jaunes ou encore la Fête de la coquille Saint-Jacques à Port-en-Bessin (Calvados) : le présentateur de 68 ans déroule son 13 Heures sans accroc.

    Il signe même quelques piques qui font son succès. « 2 650 postes supprimés l'an prochain dans les collèges et lycées et 1 800 autres créés dans le primaire. Mais une grève. Et comme à chaque fois, pas facile de s'organiser pour les parents », lance-t-il avant un sujet sur la grève dans l'Éducation nationale.

    «Un courageux, un battant»

    « Au moins, il a du caractère, souligne Mathieu, chef de silo de 38 ans à Quevauvillers. Comme la fois où il a dit que c'était bien d'accueillir des migrants, mais qu'il fallait d'abord s'occuper des SDF. » Jusqu'à ce lundi, cet inconditionnel du 13 Heures de TF1, comme 5,1 millions de téléspectateurs (41 % de PDA), croyait pourtant Jean-Pierre Pernaut en vacances. Pareil pour son ami agriculteur Thibault, 37 ans. « Il a remercié les personnes qui l'ont soutenu mais sans évoquer son cancer, s'étonne celui-ci. On pensait qu'il avait levé le pied. Il aurait bien mérité sa retraite, d'ailleurs. C'est la dernière tête d'affiche de TF1. Contrairement à PPDA et Chazal, il a résisté à toutes les tempêtes. »

    Derrière son comptoir, Noël, 66 ans, est « surpris de le voir revenir aussi vite », puis évoque « un courageux, un battant, plus fort que tout » qui est « dans la vie comme on le voit à la télé ». Michèle, 68 ans, parle de son ancien camarade de classe comme « une personnalité du coin » resté « proche des gens ». Elle se souvient aussi d'Anita, « son premier amour de jeunesse », de monsieur Gély, « notre ancien instituteur qui distribuait des gifles » et de « l'œil noir » le pseudo de Jean-Pierre Pernaut quand il dénonçait des injustices dans le journal local, Equitum Villa, imprimé par le foyer rural.

    Dans son ancien fief, personne n'imagine l'après-Pernaut. « Il est irremplaçable, sinon TF1 aurait déjà trouvé », glisse le maire de Quevauvillers. « C'est le meilleur d'entre tous, ajoute Mathieu. Quand les autres lisent des prompteurs, lui raconte l'actualité avec uniquement des fiches. OK, il fait des erreurs parfois, mais ça le rend terriblement humain. »