La gym suédoise, c’est aussi pour les garçons

En novembre, c’est le Mois de l’homme à la gym suédoise. Pour prouver qu’elle n’est pas qu’une affaire de femme, la discipline propose à la gent masculine la gratuité d’accès aux cours jusqu’à fin novembre.

 En musique, Romain montre les enchaînements à reproduire.
En musique, Romain montre les enchaînements à reproduire. LP/Icon Sport/Anthony Dibon

    « C'était ma toute première fois et ce ne sera pas la dernière. Non seulement je reviendrai, mais je vais même m'inscrire. L'ambiance, le rythme, l'intensité, tout était génial. » Pour un coup d'essai, c'est ce qu'on appelle un coup de maître. William, 42 ans, employé à la SNCF, n'aura donc mis qu'une heure à tomber sous le charme de celle qu'on appelait autrefois la gym suédoise. Mercredi, Gloria, son amie espagnole, l'a traîné, entre les Halles et Beaubourg, à la découverte du Swedish Fit, sorte de gym tonique à l'accent fun et convivial.

    William l'avoue, s'il n'avait pas été accompagné il « n'aurait pas franchi la porte, par peur de se sentir un peu seul au milieu de toutes ces femmes ». Il ne l'aurait sans doute pas fait, non plus, sans le Mois de l'homme, opération permettant à la gent masculine de découvrir gratuitement la discipline entre le 1er et 30 novembre.

    Sur la cinquantaine de personnes présentes mercredi midi, seuls cinq hommes avaient enfilé leur tenue de combat (baskets, short, tee-shirt), prêts à reproduire les enchaînements dévoilés en musique par Romain au centre de la salle. Ici, pas de miroirs, c'est sur l'animateur que tous les regards se posent. Souriant et pédagogue, le maître de cérémonie ouvre le bal en douceur afin de faire progressivement monter les corps en température et le rythme des palpitants. Mais bien vite, la musique s'accélère, les mouvements de cardio ou de renforcement s'enchaînent (entre 80 et 90 différents en une heure)…

    «Des mouvements sains qui ne traumatisent pas les articulations »

    Dans l'assistance, les cœurs et les corps sont montés en régime et bossent aussi fort que les enceintes pour suivre le beat. Au bout d'un petit quart d'heure, déjà, il n'y a plus d'hommes, ni de femmes : juste une troupe d'athlètes synchronisés dans l'envie d'efforts et de dépassement de soi. On comprend soudain ce que nous expliquait Romain (32 ans), pratiquant depuis un peu plus d'un an, quand il nous expliquait qu'à sa première visite, ses « énormes a priori n'avaient pas tenu bien longtemps ».

    « Pour moi, ce n'était pas une activité très masculine, glisse ce spécialiste de jeux vidéo, adepte de musculation. Mais j'ai vite changé d'avis. C'est sportif, et en plus tout est basé sur des mouvements sains qui ne traumatisent pas les articulations. Passé 30 ans, ce n'est pas négligeable. »

    Reconnu d'utilité publique en Suède

    Conçu à Stockholm par des kinés et des ostéopathes à la fin des années 1970, le Swedish Fit serait même reconnu d'utilité publique en Suède. Avec seize activités classées en fonction de leur intensité (modéré à intensif) et de leur spécificité (original, challenge, spirit, specific, groovy), la discipline s'adapte aux différentes capacités de ses participants.

    « C'est une activité complète et avec un panel suffisamment large pour permettre à chacun de trouver son bonheur, assure Romain, l'animateur cette fois. Et surtout, il n'y a pas de compétition, pas d'enjeu si ce n'est de se donner à fond. A part tomber dans la convivialité, on ne risque pas grand-chose. »

    « CROYEZ-MOI, C'EST DU COSTAUD »

    François-Xavier, ingénieur de 37 ans, pratique depuis quatre ans./LP/Icon Sport/Anthony Dibon
    François-Xavier, ingénieur de 37 ans, pratique depuis quatre ans./LP/Icon Sport/Anthony Dibon LP/Icon Sport/Anthony Dibon

    François-Xavier, ingénieur de 37 ans, pratiquant depuis quatre ans, explique tout le bien que lui procure la pratique de la gym suédoise.

    Comment avez-vous découvert le Swedish Fit ?

    François-Xavier. C'est une collègue de bureau qui m'a traîné ici. La toute première fois, je n'ai pas accroché. J'avais mal partout, je me suis dit que cette discipline n'était pas faite pour moi. Mais je ne voulais pas juger en une fois, alors j'ai profité des cours gratuits de novembre pour y retourner. Résultat, ça fait quatre ans aujourd'hui que je pratique. C'est devenu mon sport de la semaine. J'en fais le midi pendant mon heure de déjeuner, car, le soir, je n'ai pas le temps.

    La gym suédoise n'est donc pas qu'un sport féminin ?

    Non, c'est aussi un sport de mecs. J'essaie d'ailleurs de motiver d'autres gars du boulot pour venir avec moi le midi. Ceux qui me rétorquent que ce n'est pas un vrai sport, je leur dis : « Venez essayer un cours, vous verrez. » Il suffit de tester pour comprendre. Après, le cliché du sport féminin ne me dérange pas, je n'ai jamais eu de remarques à ce sujet. Moi, j'y vais pour me challenger et, croyez-moi, c'est du costaud.

    Comment feriez-vous l'article de votre discipline auprès de la gent masculine ?

    Le cours se déroule dans une super ambiance, à la fin, tout le monde a le « smile » (NDLR : le sourire). Le fait que tout se passe en musique donne un côté entraînant au cours. Dans la salle, il y a une espèce d'émulation et d'euphorie qui se dégagent. Et, surtout, j'ai vu les bienfaits sur ma condition physique. Je ne suis plus essoufflé dans l'escalier, je suis en pleine forme !

    PRATIQUE

    Combien ? Gratuit pour les hommes jusqu'au 30 novembre (renseignements sur www.swedish-fit.fr ou au 01 45 00 18 22). De 10 € (l'unité) à 25 €/mois en Eko Fri (accès illimité à une sélection de cours) ou 35 €/mois en Topp Fri (accès illimité à l'ensemble des cours).

    Quand ? Du lundi matin au dimanche soir.

    Où ? Dans 43 salles à Paris et 16 en banlieue.