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Les GAFA ont perdu près de 1 000 milliards de dollars de valeur depuis cet été

La dépression qui frappe Wall Street s’est aggravée mardi avec un plongeon d’Apple. Après avoir tiré la cote depuis des mois, les technologies accélèrent sa chute

Par  (New York, correspondant)

Publié le 21 novembre 2018 à 05h00, modifié le 21 novembre 2018 à 10h55

Temps de Lecture 3 min.

Un trader de Wall Street, le 26 octobre.

Les gains de 2018 sont désormais effacés. Les trois principaux indices de Wall Street – Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq – ont poursuivi leur chute, mardi 20 novembre, perdant respectivement 2,2 %, 1,8 % et 1,7 %, entraînés par la déroute des valeurs technologiques. Le Nasdaq enregistre un recul de 15 % depuis le plus haut niveau atteint fin août.

En cause, la conviction des investisseurs que « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » et que la croissance, même dans ce secteur, ne sera pas éternelle. La correction a certes des causes macroéconomiques – hausse des taux par la Réserve fédérale (Fed, banque centrale américaine), fin du stimulus fiscal, guerre froide commerciale avec la Chine —, mais les causes sont le plus souvent microéconomiques. Et c’est ce qui inquiète les investisseurs.

Apple, l’entreprise qui valait 1 000 milliards de dollars (880 milliards d’euros) cet été, a perdu un quart de sa valeur depuis le plus haut du 3 octobre. Ses fournisseurs ont fait part de la baisse des commandes de microprocesseurs, tandis que la firme de Cupertino, en Californie, a fait savoir qu’elle ne préciserait plus les ventes de ses iPhone, signe que le marché commence à saturer et que la vache à lait ne le serait peut-être pas éternellement.

Croissance décevante pour Amazon, scandale pour Facebook

Il en va de même pour Amazon, seconde entreprise à franchir le cap des 1 000 milliards de dollars de capitalisation, qui a perdu 27 % depuis début septembre. La firme fondée par Jeff Bezos a présenté un chiffre d’affaires en croissance décevante, et c’est cet indicateur que les opérateurs ont décidé de prendre en compte. Depuis des mois, ils saluaient l’entreprise qui parvenait enfin à augmenter ses profits.

Deuxième sujet, la régulation. Facebook est, depuis longtemps, pris dans le scandale des comptes manipulés pendant la campagne présidentielle américaine de 2016, et son patron Mark Zuckerberg, qui « bunkerise » son entreprise, est toujours plus contesté. Le réseau social a perdu 40 % de sa valeur depuis juillet.

C’est au tour d’Alphabet, la maison mère de Google, d’être mise en cause : l’entreprise est soupçonnée d’avoir voulu biaiser son moteur de recherche. Explication, lorsque Donald Trump a décidé, à l’hiver 2017, d’interdire l’accès au territoire américain à des ressortissants de pays à majorité musulmane, des employés de Google ont débattu pour savoir s’il fallait inclure un biais pro-immigration dans leur moteur de recherche. La direction du groupe a nié toute mise en œuvre de ce biais politique. Il n’empêche, le soupçon est instillé. S’y ajoute la mise en cause des pratiques commerciales de Google qui lui ont valu, en Europe, une amende de 4,34 milliards d’euros. L’entreprise a perdu un cinquième de sa valeur.

« Le marché ne fonctionne pas »

Ensemble, ces quatre sociétés (regroupées sous le nom de « GAFA » pour Google, Apple, Facebook et Amazon) ont perdu, depuis leurs plus hauts respectifs, près de 1 000 milliards de dollars de valeur (979 milliards, exactement).

Les marchés craignent que la technologie ne soit l’objet d’une régulation plus forte. Tim Cook, patron d’Apple, l’a jugée « inévitable », dimanche 18 novembre. « Je crois fondamentalement dans le marché, mais nous devons admettre que [celui-ci] ne fonctionne pas. Je pense que le Congrès ou l’administration légiféreront à un moment ou à un autre. » L’administration Trump souhaite une politique antitrust plus dure. L’attitude de la Chambre des représentants, à majorité démocrate, est incertaine – la gauche devrait hésiter à s’attaquer à son fief de la Silicon Valley.

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La chute boursière a des explications techniques : des investisseurs ont acheté des valeurs technologiques depuis le creux d’octobre, croyant faire de bonnes affaires. Engrangeant des pertes, ils sont forcés de remettre leurs titres sur les marchés, accroissant la baisse. Celle-ci se généralise, avec la dette de General Electric, en passe d’être traitée comme un junk bond (« obligation pourrie »), l’affaire Carlos Ghosn chez Renault-Nissan ou l’effondrement des cours du pétrole, qui ont perdu 30 % depuis début octobre.

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