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Roger Smith, le maître horloger

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Publié le 23 novembre 2018 à 14h02, modifié le 25 novembre 2018 à 06h22

Temps de Lecture 10 min.

Roger Smith, 48 ans, le 28 septembre sur l’île de Man.

Il venait d’avoir 17 ans. Suivant les injonctions de son père, qui voulait qu’il apprenne un métier manuel, Roger Smith étudiait l’horlogerie à Manchester. Quel avenir s’offrait alors à un gosse de famille modeste du nord de l’Angleterre, pas très bon en classe ni guère doué pour le football ? Réparer des montres serait un job comme un autre.

Enfant déjà, il en aimait le tic-tac, le ballet des aiguilles, la présence sur le poignet, les mécanismes mystérieux. Sa première fut une Timex, « comme tous les kids anglais de mon âge ». Son grand-père, engagé dans la Royal Navy, portait une Movado. « Il disait qu’elle était plus précise que les instruments de navigation à bord. » Et puis un dieu vivant nommé George Daniels est entré dans la salle de classe. Nous sommes en 1987 et la vie du jeune homme vient de vriller.

Si Roger Smith compte aujourd’hui parmi les plus grands horlogers au monde, l’un des rares à savoir entièrement dessiner puis construire une montre de ses mains ; s’il peut vendre ses créations entre 100 000 et 250 000 livres sterling (entre 113 000 et 283 000 euros) ; s’il peut se permettre de faire languir ses clients trois ans et demi entre le passage de la commande et la livraison, c’est à cet instant-là qu’il le doit.

L’apprentissage avec le plus grand

Homme discret et courtois, Roger W. Smith n’est pas un joyeux drille qui vous tapera sur l’épaule en racontant des blagues. Recevoir M dans son antre de l’île de Man ? Il s’y plie volontiers, consacrant le temps qu’il faut, y compris un déjeuner au pub ­voisin. Mais on l’aura vite compris : l’idée qu’il ne puisse pas consacrer ces moments-là à travailler sur ses montres lui tord le ventre.

Sauf quand il évoque la mémoire de George Daniels (1926-2011), considéré par beaucoup comme le plus grand horloger au monde depuis le Suisse Abraham-Louis Breguet (1747-1823). Le père de montres qui valent des fortunes aujourd’hui. L’inventeur de l’échappement coaxial, un mécanisme permettant de mieux utiliser l’énergie et offrant une meilleure stabilité chronométrique, ce qui, in fine, se traduit par moins d’entretien et une meilleure précision. Omega l’a depuis longtemps adopté. « C’était un génie. Il fait partie de ces artistes qui ont accepté de partager leur savoir avec d’autres, explique l’horloger et journaliste Vincent Daveau. Son ouvrage La Montre, principes et méthodes de fabrication est ou a été le livre de chevet de plus de 90 % des horlogers sévissant dans le métier. »

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