Paris : des chalets et des manèges pour la Magie de Noël aux Tuileries

Francky Frechon, 50 ans, est le grand organisateur des festivités de Noël au cœur de Paris. Forain depuis toujours, il ouvre ce samedi un lieu festif avec ses 140 chalets et 15 manèges.

 Francky Frechon, forain depuis toujours, assure aujourd’hui l’organisation du marché parisien de Noël aux Tuileries.
Francky Frechon, forain depuis toujours, assure aujourd’hui l’organisation du marché parisien de Noël aux Tuileries. LP/E.L.M.

    « Ce que nous organisons ici, n'est ni une fête foraine, ni un marché, mais une Magie de Noël, un univers différent pour les enfants et les parents. » Francky Frechon, 50 ans, forain depuis trois générations, présente l'événement qui s'ouvre sur le jardin des Tuileries ce samedi matin avec un grand calme.

    Pourtant, pas moins de 800 personnes s'activent aux abords de la rue de Rivoli pour tout préparer. Un coup de peinture ici, un bon nettoyage des chalets là… Il faut aussi mettre la cape du Père Noël sur les personnages du bateau pirates, comme sur les squelettes du train fantôme. « Tout sera prêt », assure-t-il.

    Ce samedi à 11 heures, la fête doit commencer jusqu'au 6 janvier minuit. Le premier reflex sera sans doute de comparer avec l'ancien marché de Noël des Champs-Elysées : 2 km de chalets pour l'avenue, 1 ha pour le jardin. Plus de 200 chalets auparavant et 140 cette année.

    80% de produits français

    « Nous aurons vingt chalets gourmands avec des produits traditionnels des régions », souligne-t-il. Vingt autres chalets blancs de Marcel Campion, le patron démissionnaire du Monde festif, association organisatrice de l'événement, accueilleront des artisans de toute la France.

    « Ils travaillent le bois, le verre, les métaux… Il y aura aussi vingt créateurs inscrits à la chambre des métiers de Paris ». Une garantie de qualité. Enfin, 80 stands proposeront des friandises, vins chauds et cadeaux de Noël. « Mais ce sera 80 % français », martèle-t-il, bien conscient des critiques du passé et du « made in china », que Paris ne veut plus voir.

    Une grande patinoire, des guignols, une grande roue

    Francky Frechon, lui-même patron d'un chalet de Bretzel et du manège des autotamponneuses, se fait surtout ici programmateur d'animations de Noël.

    « Nous allons avoir une quinzaine de manèges, dont une grande roue de 50 m de haut venue de Hollande et le sapin merveilleux, une première à Paris » souligne-t-il. Leur prix ? « Chacun fixe lui-même ses prix. C'est impossible de les indiquer avant l'ouverture. » Une grande patinoire de 1 200 m2 devrait remporter un franc succès. « Et nous aurons aussi un conteur, un spectacle d'automates et de guignols, avec des défilés de musiciens qui seront gratuits pour tous », indique-t-il.

    Et Marcel Campion ? « J'ai beaucoup d'admiration pour lui. Je le connais depuis que je suis tout petit. Il a mené une vie de combat pour les forains de toute la France », lance Francky Frechon qui résume le personnage en deux mots. « C'est un titi parisien. »

    MARCEL CAMPION… À L'INAUGURATION

    LP/E.L.M.
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    Marcel Campion s'éclipse des rues de la capitale, par la force des choses. Mais cela ne pourrait être qu'un trompe l'oeil. La mairie de Paris l'a en effet banni des Champs-Elysées pour son marché de Noël. Malgré sa tentative de coup de force l'année dernière pour s'installer sur l'avenue, il a dû y renoncer devant les barrages de police. Mais dès l'été suivant, il a négocié avec le Louvre pour installer ses animations sur le jardin des Tuileries (Ier) pour les fêtes.

    Entre temps, alors qu'il allait annoncer officiellement sa candidature pour la mairie de Paris, la polémique s'est invitée dans la partie après des propos homophobes tenus six mois auparavant, à l'encontre de Bruno Julliard, l'ex-premier adjoint d'Anne Hidalgo. Contraint et forcé, Marcel Campion a décidé de mettre un terme à ses activités de forain.

    Le retrait de Marcel Campion a permis à la Magie de Noël d'avoir bien lieu. N'ayant plus à la tête de l'événement un homme aux propos dérangeants, le Louvre et le ministère de la Culture se trouvaient soulagés.

    « Mais naturellement je serai à l'inauguration le 28 novembre. Si je n'étais pas là, un tel marché ne serait pas possible », assurait encore ce vendredi Marcel Campion, dont ses propres chalets trônent aux Tuileries. « On fait un bel événement. C'est l'essentiel. Et regardez sur les Champs-Elysées, il n'y a plus rien ! »