Les Miss à l’île Maurice : Mitterrand, vélo électrique et tortues géantes

Pour leur troisième jour sur l’île de l’Océan Indien, les candidates en excursion révisent en vue du test de culture générale.

 Les Miss en excursion sur l’île aux Aigrettes, au sud-est de l’île Maurice.
Les Miss en excursion sur l’île aux Aigrettes, au sud-est de l’île Maurice. SIPA/LAURENT VU

    « Mitterand c'est avant Chirac? », s'interroge une Miss en demandant à la cantonade à ses copines. « Et Pompidou alors?», enchaîne une autre. Il est tout juste 8 heures du matin, (5 heures en France) à l'île Maurice, où les Miss sont cette semaine en stage préparatoire, et les questions fusent déjà. «Après 39-45, c'est la cinquième République? », « Euuuuuh et Sarkozy, c'était quand alors? », continue une autre sans relâche. Et sans transition non plus, sa voisine enchaîne : « Et sinon qui a gagné en femmes Roland Garros cette année? La Roumaine non? »

    Dans le fond du car, pendant les quatre heures de trajet de leur journée excursion sur les petites routes sinueuse, l'atmosphère est studieuse. Demain (ce samedi soir) les jeunes femmes subiront le test de culture générale. La pression monte. Il était 7h52, quand la petite compagnie a démarré du luxueux complexe hôtelier « Dinarobin », au pied de la montagne du Morne, classée au patrimoine de l'Unesco. En traversant les villages, les « filles » aux fenêtres du bus ne passent pas inaperçues. Les locaux les scrutent à chaque feu rouge à s'en décrocher la mâchoire.

    Séance photos à Bois des Amourettes

    Sur les bords de l'Océan Indien que longe la route, les familles hindoues commencent à faire des ablutions car une fête religieuse se prépare. Mais les miss ne la verront pas. Une heure après le départ (et la session de révision sur la politique française), le silence se fait d'un coup. Derrière leurs grandes lunettes de soleil papillon couleur saumon ( assorties à leur combishorts), tout le monde s'est endormi. Les têtes écroulées dansent au rythme des virages. Avant de se réveiller rayonnantes, quelques minutes plus tard, au premier arrêt suivant, pour une séance de photos sur des vélos électriques. Dans le secteur du Bois des Amourettes, cela ne s'invente pas.

    Qui a dit que les Miss ne se lâchaient pas? « 1 2 3 Déglingue », lance Jules, le photographe, aux filles devant son objectif. «Ouuuuuuuuuhhhhh », hurlent-elles aussitôt en remuant les bras en l'air. « Bravo les filles », les félicite-t-il, dans un moment qui crée l'hilarité. Il faut parfois faire preuve d'abnégation pour décrocher une couronne. Les heures défilent, une association de femmes qui tressent des paniers les reçoit dans leur atelier. Toujours pour faire des images pour le soir de la finale. Miss Nord-Pas-de-Calais (mademoiselle Varane) fait un pas de côté pour poser des questions intéressées sur le métier de journaliste. Le temps d'un déjeuner rapide, il est l'heure de partir rencontrer les tortues géantes.

    «Aaaah, ce n'est pas vraiment le même style»

    Deux bateaux (un pour les Miss et un pour la technique) fendent le lagon Blue Bay, somptueux écrin d'eau turquoise et cristalline au sud-est de l'île. Il est 15 heures. Sur l'île aux Aigrettes où vivent les spécimens, une visite est organisée.

    Le bruit d'un drone lancé pour filmer nos fameuses représentantes des régions, provoque une improbable rencontre : une équipe de cameramen surgit des fourrés, habillée en treillis. Une jeune femme, coiffée d'une casquette siglée de la chaîne américaine d'actualités CNN, s'avance. « Bonjour, je suis Jackie, nous tournons un documentaire sur la vie sauvage et l'écotourisme, et vous ? », demande-t-elle en anglais. « Des images sur les miss », rétorque leur attachée de presse, poliment. « Aaaah, ce n'est pas vraiment le même style », s'amuse la reporter chevronnée en repartant interviewer une biologiste.

    A quelques mètres, les « filles » se font remaquiller pour de nouvelles photos.