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Parentologie : les parennials ou la (trop) bonne éducation

Notre chroniqueur s’intéresse à cette nouvelle génération de parents qui semble avoir trouvé dans la technologie la martingale leur assurant une éducation réussie. Raté.

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Publié le 24 novembre 2018 à 06h35, modifié le 18 octobre 2022 à 14h14

Temps de Lecture 3 min.

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Pour des raisons qui seraient trop longues à exposer ici, j’ai eu mes deux enfants assez tard. Enfin, quand je dis « j’ai eu », il s’agit là d’une formule de style, car, en réalité, le plus grand mérite en revient bien entendu à ma femme. Toujours est-il qu’au moment de la naissance de notre premier fils, mon épouse avait 38 ans et moi 39, ce qui ­faisait déjà de nous de vieux parents, entourés de jeunes couples procréateurs. Selon une étude publiée par l’Insee en mars 2017, l’âge moyen du premier enfant en France pour une femme était de 28,5 ans en 2015. Faites un petit calcul et vous verrez : pendant que je me dirige lentement vers des problèmes d’arthrose, les millennials, eux, arrivent fringants à l’âge de la parentalité. Aux Etats-Unis, plus d’un million de femmes nées entre 1981 et 1996 deviennent mère chaque année (source : Pew Research Center). En 2016, elles étaient déjà à l’origine de 82 % des naissances.

Comme la mystique veut que les millennials ne fassent rien comme tout le monde, il a donc fallu donner un nom pour distinguer cette génération de parents avant-gardistes de celle qui l’avait poussivement précédée : le journaliste américain Bruce Feiler inventa alors le terme de « parennials », contraction de « parents » et de « millennials ». En tant que membre ­ronchon de la génération X, cette tendance à dégainer systématiquement des acronymes pour évoquer la modernité m’agace au plus haut point. Les « parennials » ? Et pourquoi pas les « bébénnials », tant qu’à y être, histoire de bien signifier que leurs enfants aussi sont différents !

Les fameux « petits cons »

En réalité, si le changement de couches reste une constante transgénérationnelle, certaines choses semblent effectivement avoir évolué, au premier rang desquelles l’appétit croissant pour une forme égalitariste de parentalité. D’après une étude du Pew Research Center datant de 2011, 72 % des millennials préfèrent une organisation familiale dans laquelle « le mari et son épouse ont chacun un travail et s’occupent tous deux des enfants et de la maison » (cette proposition ne recueillant que 63 % d’opinions favorables chez les membres de la génération X). Sensibles à la thématique de l’égalité, certains parennials utiliseraient ­désormais le terme de « coparents » pour se désigner l’un l’autre, dans le but de combattre les ­stéréotypes de genres associés aux termes « papa » et « maman ». J’avoue cependant n’avoir jamais entendu autour de moi une phrase telle que : « Pour ce qui est de changer vos couches, je vous prie, cher enfant, de vous adresser à l’autre coparent, car je suis en train de donner la tétée à mon compte Instagram. »

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