France-Fidji : un dernier test pour le plaisir

Revigorés par leur succès face à l’Argentine, les Bleus chercheront à finir en beauté, ce samedi soir (21 heures), leur tournée d’automne.

 Les joueurs du XV de France à l’entraînement à Marcoussis (Essonne), le 23 novembre.
Les joueurs du XV de France à l’entraînement à Marcoussis (Essonne), le 23 novembre. AFP/Anne-Christine Poujoulat

    Un petit tour de magie, ça ne fait jamais de mal. Rêvons un peu. Les Fidjiens sont des artistes, des acrobates, des funambules. Des hommes du Pacifique aux âmes tendres, voués à faire voler les ballons de main en main sans se soucier des risques inhérents à leurs cavalcades endiablées. D'ailleurs, les conséquences importent peu. Le rugby reste un jeu pour eux, même s'il peut rapporter gros.

    Leurs arabesques vont enchanter les spectateurs, ce samedi soir (France 2, 21 heures), ceux qui auront bravé le froid, la pluie, pour venir peupler, du moins à moitié (40 000 billets ont été vendus) et à prix cassés, cette grande coquille de Saint-Denis abandonnée à son triste sort. En face de ces joueurs des îles, il y a des Bleus, revigorés par leur jolie balade face à l'Argentine (28-13), la semaine dernière à Villeneuve-d'Ascq.

    Des Tricolores survoltés par un succès qui a interrompu cinq revers de rang et leur a rendu la confiance après laquelle ils courent depuis tellement longtemps. Les Coqs, c'est sûr, vont foncer tête baissée, s'engouffrer dans les espaces, régaler le monde autour d'eux, et chanter, au bout du compte, leur belle santé recouvrée.

    La composition des équipes/LP Infographie
    La composition des équipes/LP Infographie AFP/Anne-Christine Poujoulat

    La température d'un soir

    Ce n'est pas un rêve finalement mais une façon de voir. Oublions le reste, tout le reste. Oublions que les Fidjiens ont pris 54 points en Ecosse, il y a deux semaines, et qu'en neuf rencontres face aux Bleus depuis 1964, ils ont toujours perdu. Oublions que les joueurs de Jacques Brunel affichent seulement trois victoires à leur compteur pour sept défaites. Oublions qu'ils semblent encore bien fragiles à dix mois de la Coupe du monde au Japon et que ce match n'y changera rien.

    « On a pris des baffes et des claques dans la gueule, donc je ne pense pas qu'on puisse se relâcher, a prévenu le capitaine Guilhem Guirado. Un petit grain de sable peut enrayer la machine et l'équipe de France n'a pas la maturité et l'expérience pour prétendre prendre les Fidji à la légère. »

    Avec elle, chaque rencontre est une fin en soi et celle qui vient, la dernière de la tournée, ne donnera pas autre chose que la température d'un soir. Alors, savourons si la fièvre monte, et régalons-nous si des gamins étourdissants comme Demba Bamba ou Antoine Dupont viennent éclairer cette nuit d'hiver.