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« Implant files » : les incroyables lacunes de la surveillance en France

De graves déficiences empêchent de détecter les effets indésirables des prothèses de hanche, des implants mammaires ou des pacemakers.

Par , et

Publié le 26 novembre 2018 à 05h00, modifié le 26 novembre 2018 à 09h28

Temps de Lecture 3 min.

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Pour mener à bien l’enquête internationale des « Implant Files », chacun des médias partenaires devait tenter, dans son pays, d’obtenir des données chiffrées sur les incidents liés aux implants médicaux. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), l’autorité de santé, est censée surveiller les effets indésirables des prothèses de hanche, des implants mammaires ou encore des pacemakers. Cette matériovigilance permet en théorie de détecter les problèmes et de prendre des mesures.

Ces données sont publiques mais lorsque Le Monde adresse un mail, le 13 mars, à l’ANSM pour les consulter, c’est un non poli qu’il reçoit en réponse. « Votre demande, telle qu’elle est formulée, ne permet pas à l’agence d’identifier les documents souhaités », écrit Dominique Martin, le directeur de l’ANSM, dans une lettre recommandée du 12 avril. Par ailleurs, elle « nécessite des recherches approfondies », qui représentent une charge de travail excédant ce qui est prévu par la loi qui autorise l’accès aux documents administratifs.

Pour la majorité des implants, seules les pharmacies hospitalières disposent de données précises

Il est surprenant qu’une simple liste des implants ou des incidents soit considérée comme une tâche insurmontable. Il a fallu d’innombrables relances pour mieux comprendre les « précisions » attendues. « On va vous transmettre ce qui est possible », indique enfin l’ANSM fin mai, sous réserve que la demande corresponde aux champs exacts de la base maison, joliment baptisée « MRVeille ». Encore faut-il connaître son architecture. Après d’autres relances, l’ANSM produit des captures d’écran difficilement exploitables qui nécessiteront un nouveau décryptage. Le 11 juin, la demande « MRveille-compatible » est envoyée.

Pour obtenir des détails sur le nombre d’implants médicaux posés en France et l’argent public dépensé, Le Monde saisit aussi l’Assurance-maladie. Qui regrette « qu’il [lui] soit impossible de répondre à la plupart des demandes » : soit les données « sont absentes des bases », soit elles « nécessitent de réaliser des études et traitements statistiques spécifiques complexes ». Il est certes possible de connaître l’enveloppe globale de dépenses par catégorie (le nombre d’implants mammaires posés dans l’année, par exemple), mais pas de savoir de quel modèle ni de quel fabricant il s’agit. Pour la majorité des implants, seules les pharmacies hospitalières disposent de données précises : c’est vers elles qu’il faut se tourner.

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