En pleine crise des "gilets jaunes", l'exécutif redouble de prudence face aux automobilistes. Le gouvernement a préféré exclure les péages urbains du projet de loi sur les mobilités. Cette mesure était parfois dénoncée par les manifestants contre la hausse des coûts du transport.

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"Nous ne voulons pas créer de faux débats"

L'article 22ter du projet de loi était censé donner aux grandes agglomérations intéressées la possibilité d'instaurer un péage urbain - officiellement appelé "tarif de congestion" - "pour limiter la circulation automobile et lutter contre la pollution et les nuisances environnementales". Il encadrait une éventuelle mise en oeuvre et en fixait un tarif maximum, jusqu'à 2,50 euros pour entrer dans les zones concernées pour un véhicule léger.

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"Manifestement, cette mesure est perçue comme risquant d'accentuer les fractures entre territoires. Nous ne voulons pas créer de faux débats, aussi cette disposition ne figure pas dans le projet de loi", a expliqué un porte-parole du ministère des Transport, rappelant que la loi "Grenelle 2" de 2010 les envisageait déjà. De fait, aucune agglomération ne s'est plus montrée intéressée sur l'instauration d'un tel péage urbain.

La taxe poids lourds ajournée

L'exécutif recule également sur une autre mesure. Selon Le Parisien, le gouvernement a décidé d'ajourner l'instauration d'une vignette sur les poids lourds. Cette mesure devait servir à financer les infrastructures de transport, qui nécessiteront 500 millions d'euros par an dès 2020.

"Il n'a jamais été question de mettre en place une vignette cette année, a confirmé ce lundi sur RTL la ministre des Transports Elisabeth Borne. En 2019, nos investissements sont financés." Pour les années suivantes, la ministre confie "travailler pour trouver de nouvelles ressources", sans plus de précisions.

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Plusieurs pistes sont à l'étude pour compenser l'ajournement de cette taxe: Bercy penche ainsi pour une baisse de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), remboursée aux entreprises de transport, précise Le Parisien.

De son côté, le ministère de la Transition écologique préférerait une vignette sur les poids lourds, qui toucherait les routiers français et étrangers. Une piste intermédiaire consisterait à instaurer une vignette, mais qui serait remboursée aux transporteurs français via la TICPE.

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