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Le ssirum, la lutte coréenne, réconcilie Pyongyang et Séoul à l’Unesco

La discipline a été inscrite au Patrimoine immatériel de l’humanité après une première demande de classement commune des deux Corées, illustration du réchauffement des relations entre Nord et Sud.

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Publié le 26 novembre 2018 à 14h38, modifié le 27 novembre 2018 à 01h10

Temps de Lecture 2 min.

Combat lors du Korea Open Ssireum Festival, compétition de lutte coréenne, à Andong (Corée du Sud), le 19 novembre.

Le classement au Patrimoine immatériel de l’Unesco de la lutte traditionnelle coréenne marque (ssirum) une nouvelle étape vers la réconciliation entre Séoul et Pyongyang. La République de Corée (Sud) et la République populaire démocratique (Nord) ont déposé ensemble une demande d’inscription de cette discipline sportive. Elle a été acceptée, lundi 26 novembre, par le comité intergouvernemental de sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel, réuni à Port-Louis (Maurice).

« Le fait que les deux Corées aient accepté de fusionner leurs candidatures respectives est sans précédent », s’est félicitée la directrice générale, Audrey Azoulay, qui a souligné « un pas hautement symbolique sur le chemin de la réconciliation intercoréenne ».

Lors des derniers Jeux olympiques d’hiver en Corée, après l’escalade verbale entre le président américain, Donald Trump, et le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, le Nord et le Sud avaient défilé ensemble pour la cérémonie d’ouverture avant de faire équipe commune en hockey sur glace. Là, pour la première fois, Séoul et Pyongyang ont agi de concert dans une instance internationale.

Les deux pays sont certes toujours restés actifs à l’Unesco mais chacun de son côté, obtenant séparément le classement du kimchi – le chou fermenté – ou des chants populaires traditionnels. Cette nouvelle étape a d’autant plus de portée que la lutte traditionnelle reste très populaire dans les deux parties de la péninsule.

« C’est la victoire du temps long et des liens profonds des deux côtés de la frontière intercoréenne », a souligné Mme Azoulay. Elle s’était rendue à Séoul en juin et avait rencontré à nouveau le président sud-coréen, Moon Jae-in, à Paris en octobre. C’est alors que fut concrétisée l’idée de convaincre Séoul et Pyonyang de fusionner leurs candidatures initialement séparées pour l’inscription de la lutte traditionnelle coréenne.

« Gestes forts pour aller vers la paix »

« Nous avions senti la volonté du président sud-coréen de faire des gestes forts pour aller vers la paix », explique un haut diplomate de l’Unesco. Des signaux similaires venaient aussi du Nord où l’Unesco est présent ; deux sites de la République populaire démocratique de Corée sont classés au Patrimoine mondial – les tombes de Koguryo depuis 2004 et les monuments de Kaesong depuis 2013.

L’entourage de la directrice générale s’était entretenu peu après avec l’ambassadeur de la Corée du Nord à l’Unesco et lui avait demandé de pouvoir venir dans les quinze jours à Pyongyang pour évoquer le sujet. Un délai incroyablement court selon les canons nord-coréens mais Pyonyang a joué le jeu. Dès le 16 novembre le travail de médiation pouvait être engagé sur place.

En diplomatie, le diable est souvent dans les détails : sous quelle orthographe inscrire ce sport transcrit « ssirum » en alphabet latin par le Nord et « ssireum » par le Sud ? Un « e » en plus bien embarrassant, mais le compromis fut finalement trouvé. La transcription nord-coréenne précéderait dans les documents officiels celle du Sud car Pyongyang avait été la première à déposer la demande pour ce classement.

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