Le 26 novembre en conseil des ministres, sur proposition de la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Gilles Bloch a été nommé président de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), à compter du 2 janvier 2019.
L’actuel président de l’université Paris-Saclay obtient donc le poste auquel Emmanuel Macron avait annoncé, le 13 novembre, son intention de le nommer pour succéder à Yves Lévy.
Regroupant quelque 14 000 chercheurs dans près de 300 laboratoires avec un budget de 908 millions d’euros pour 2018, l’Inserm avait depuis le 13 octobre une présidente par intérim en la personne de sa directrice générale déléguée, Claire Giry.
Le président sortant, Yves Lévy, dont le mandat était échu depuis le 11 juin, avait annoncé le 30 juillet le retrait de sa candidature à un second mandat (sans que celle-ci ait été rendue publique). Yves Lévy étant l’époux d’Agnès Buzyn, ministre chargée de la santé, qui assure théoriquement la cotutelle de l’Inserm avec celle du ministère chargé de la recherche, la situation avait conduit à ce qu’Agnès Buzyn se déporte des questions relatives à l’Inserm. Ce déport devient donc caduc.
Polytechnicien, docteur en médecine et en biophysique moléculaire, Gilles Bloch est né le 19 juillet 1961 en Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre. Une bonne partie de sa première carrière tourne autour de l’imagerie par résonance magnétique nucléaire (RMN). Il intègre en 1989 le laboratoire de spectroscopie RMN in vivo du service hospitalier Frédéric-Joliot (SHFJ) au sein du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Après son doctorat et un passage par l’université américaine Yale, il est nommé en 1997 chef de laboratoire au SHFJ, puis, en 2001, directeur adjoint de la direction des sciences du vivant du CEA.
Des erreurs de jeunesse
S’ouvre ensuite une carrière de conseiller ministériel auprès des ministres de la recherche, d’abord Claudie Haigneré, puis François d’Aubert de 2004 à 2005, année où est créée l’Agence nationale de la recherche (ANR), dont le rôle est le financement de la recherche publique dans des thématiques prioritaires. Sa direction est confiée à Gilles Bloch.
A son lancement, elle a été critiquée par le Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS-FSU) pour avoir opéré « à la va-vite » et sans consulter « aucun conseil scientifique ».« Des erreurs de jeunesse », confiait à l’époque Gilles Bloch en promettant d’y remédier.
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