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#Nofakemed : pourquoi cette croisade de professionnels de santé contre l’homéopathie ?

Enquête sur une colère née d’un mouvement informel sur les réseaux sociaux, qui pourrait faire vaciller les médecines alternatives.

Par  et

Publié le 27 novembre 2018 à 19h00, modifié le 28 novembre 2018 à 10h13

Temps de Lecture 19 min.

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Les médecines complémentaires et en particulier l’homéopathie sont-elles à un tournant de leur histoire en France ? Saisie cet été par le ministère de la santé sur le sujet des produits homéopathiques, la Haute Autorité de santé (HAS) devrait rendre son verdict d’ici à la fin février 2019 sur le bien-fondé de leur remboursement, actuellement pour certains d’entre eux à hauteur de 30 %. Parallèlement, plusieurs universités, comme celle de Lille ou d’Angers, ont décidé, en septembre, de suspendre leurs diplômes universitaires d’homéopathie.

La situation est inédite. Jusqu’ici, malgré moult offensives d’une partie du corps médical pointant l’absence de preuves d’efficacité des granules et le statut dérogatoire de leur mise sur le marché, le soufflé était toujours retombé. Un seul ministre de la santé (Jean-François Mattei, en 2003) avait touché au remboursement de ces traitements très populaires, faisant passer la prise en charge de 65 % à 35 %.

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Le branle-bas de combat actuel est venu de « L’appel de 124 professionnels de la santé contre les “médecines alternatives” », une tribune publiée dans Le Figaro le 19 mars. Parmi eux, aucun soignant médiatique, certains apparaissent même sous leur pseudo Twitter. Mais leur texte, un peu brouillon et au vitriol, va mettre le feu aux poudres. Il est désormais signé par plus de 3 300, dont un tiers de médecins.

Dans la foulée s’est constituée une association : le Collectif Fakemed. Très présents sur les réseaux sociaux, dont Twitter, ses membres se sont donné pour objectif de promouvoir « la médecine, les soins et les thérapeutiques fondés sur les preuves scientifiques » et de lutter activement contre les pratiques de soins « non scientifiques, déviantes, délétères, aliénantes ou sectaires ».

« On ne va pas lâcher »

De l’autre côté, la résistance s’est aussi organisée. Jugeant les propos de la tribune peu confraternels, deux syndicats d’homéopathes ont déjà porté plainte contre soixante de ses signataires devant le Conseil de l’ordre des médecins, pour non-confraternité, principalement. En octobre, le Collectif Safemed, constitué de « patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative », a vu le jour. Et trois industriels du secteur (Boiron, Weleda et Lehning) ont financé un sondage, selon lequel les trois quarts de Français sont opposés à un déremboursement. « On ne va pas lâcher », promet-on chez Boiron, avançant que le désengagement de l’Assurance-maladie coûterait plus de 1 000 emplois. Un quart des généralistes prescrivent de l’homéopathie, un Français sur deux en utilise, assure Valérie Poinsot, directrice générale déléguée du laboratoire.

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