Edouard Philippe s’est dit prêt, mercredi 28 novembre au matin, sur RMC, à recevoir « une délégation représentative » de « gilets jaunes ». « Cela pourrait se faire vite », dit-on à Matignon, « dès que les “gilets jaunes” se seront organisés. Mardi soir, ceux qui ont été reçus par François de Rugy ont été critiqués par d’autres “gilets jaunes” », poursuit-on dans l’entourage du premier ministre. A l’issue de cette rencontre au ministère de la transition écologique, ils ont appelé à une nouvelle manifestation, samedi 1er décembre, à Paris, sur les Champs-Elysées. « Les Français n’ont pas du tout été convaincus » par les annonces duprésident, a ainsi déclaré Eric Drouet, l’un des huit représentants du mouvement, réclamant une nouvelle rencontre avec le « porte-parole du gouvernement ou le premier ministre ».
Le discours fleuve d’Emmanuel Macron, mardi 27 novembre, pour parler « fin du monde » et « fin de mois », réchauffement climatique et pouvoir d’achat, n’a fait taire ni la colère des « gilets jaunes » ni les critiques de l’opposition. De fait, les annonces présidentielles ne se traduiront par aucun changement immédiat. Le chef de l’Etat veut expérimenter une nouvelle méthode – une grande concertation délocalisée dont le gouvernement doit encore définir les modalités –, mais il faudra attendre trois mois pour en mesurer les éventuels résultats… Quant à la décision de l’Elysée de lier l’augmentation de la taxe carbone à l’évolution des prix du baril, elle ne change rien à la hausse prévue au 1er janvier, puisque les cours du pétrole ont reculé ces dernières semaines. « La hausse de la taxe carbone sera bien mise en œuvre le 1er janvier », a confirmé Edouard Philippe sur RMC.
« A ceux qui se demandent comment boucler leur budget dans trois jours, Emmanuel Macron répond : rendez-vous dans trois mois… », a ironisé Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (ex-FN), en condamnant « la confusion totale du discours présidentiel et le vide absolu en termes de solutions ». Du côté de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a, lui aussi, fustigé des propositions « hors sol et hors réalité politique du pays ». « Résumé du discours du président au peuple : encore trois mois, monsieur le bourreau… », a renchéri le chef de file des députés « insoumis ».
« Justice sociale »
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