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Sitôt débarquée du vol Air France qui l'amenait à La Réunion, la ministre des Outre-Mer a essuyé les sifflets d'un comité d'accueil de Gilets jaunes venus l'attendre. La représentante de l'État a pourtant prévenu avant de décoller de Paris : « J'ai une date d'aller, pas de date de retour. » L'infatigable ministre (déjà en poste sous Hollande) s'est immédiatement rendue sur le barrage de Gillot. Le lieu, situé sur la route nationale qui fait le tour de l'île, est symbolique : c'est l'un des points emblématiques du mouvement.
Sur la route bloquée, une marée de Gilets jaunes attendait la responsable politique, copieusement huée à son arrivée. Parmi eux, il y avait Sylvie, aide à domicile, ou encore David, 38 ans, passablement remontés : « Je gagne 1 300 euros par mois et je suis déjà allé au Secours populaire ! J'ai quatre gosses, les courses, c'est 250 euros par semaine. Le 15 du mois, il n'y a plus rien ! Mon seul plaisir était une petite moto. J'ai dû la vendre pour nourrir mes gamins. Pour vivre, je me débrouille, je fais du business de pièces détachées. » Dans une ambiance survoltée, beaucoup espèrent ici « la démission de Macron » et entament la Marseillaise.
« On ne veut pas de l'amour, on veut l'égalité ! »
Équipée d'un porte-voix, la ministre interpelle les manifestants : « Je suis à vos côtés pour répondre aux questions de la vie chère. Je ne vais pas trouver les solutions toute seule, je vais trouver les solutions avec vous, dans les heures que je vais passer à vos côtés, à dialoguer. Je vais aller sur l'ensemble de La Réunion, si vous me laissez passer. Je passerai des heures de discussions avec vous, si vous le voulez. Je veux vous dire que La Réunion est une fille de la République, que j'aime comme tous les autres territoires. » Cette dernière remarque a suscité quelques remous : « On ne veut pas de l'amour, on veut l'égalité ! » clament certains manifestants.
Avant que les différents corps sociaux représentés sur ce barrage n'égrènent leurs déclarations, une porte-parole du mouvement demande des excuses de la part de l'État pour « les violences policières subies ces derniers jours » et réclame une minute de silence, qui sera observée, y compris par la ministre. Certains garderont le poing levé pendant ce temps solennel. Différents porte-parole, juchés sur une estrade, font connaître leurs doléances. Parmi les revendications : « la baisse des charges sociales », « l'alignement de prix de consommation sur la métropole », « la révision (à la baisse) de la prime des fonctionnaires sur l'île », « la titularisation des contrats précaires » ou encore « une meilleure surveillance des dépenses publiques ». La question de la probité de nombreux élus de l'île est l'un des facteurs importants du mécontentement observé sur les barrages. Sur ce dernier point, et avant de s'en aller pour la préfecture, Annick Girardin promet qu'un système permettant d'assurer la transparence de chaque euro dépensé sera mis en place.
Faire retomber la pression
La visite de la ministre intervient dans un contexte d'asphyxie économique de l'île par le mouvement, dont les revendications ont largement débordé le thème métropolitain des prix du carburant. Le refus de la vie chère fait partie des préoccupations majeures de la population. Cette phrase tournait comme un slogan chez tous les Gilets jaunes : « Pas la peine de venir ici si c'est pour venir les mains vides. » En signe de bonne volonté, la ministre a annoncé ce lundi un plafonnement immédiat des prix du carburant à La Réunion, entraînant une baisse de 13 centimes par litre de sans-plomb et de 7 centimes par litre de gazole.
Des violences, menaces, pillages et rackets ont aussi été observés sur toute l'île depuis plusieurs nuits. Les violences urbaines nocturnes se sont interrompues, même si des actes isolés se poursuivent, comme le racontent Martine et Denis, deux jeunes retraités, rackettés à 2 heures du matin sur la route du Tampon : « Une dizaine de jeunes a entouré notre voiture, certains avaient l'œil un peu vitreux. Ils n'avaient pas l'air bien méchants, mais il a fallu payer. Le tarif annoncé était de 10 euros pour un local, 50 euros pour un zoreil (métropolitain), mais c'était négociable. » Pour réussir sa visite, la ministre devra faire retomber la pression sur l'île. Il semble pour l'heure peu probable que cette solution se fasse sans solliciter les fonds publics.
... Qu'en "métropole" : une marée de niaiseux voulant l'assistanat sans en payer le coût, prise en mains par une forte minorité de soudards et de voyous.
Mme Girardin est à l'évidence courageuse mais son courage ne servira à rien : donnons vite leur indépendance à cette île, la colonisation n'est-elle pas un "crime contre l'humanité", selon Jupiter soi-même ?
Il semble un peu délicat, à moins de les fabriquer localement, de demander l'égalité des prix avec la métropole alors que les marchandises arrivent par bateau ou avion ! Comme si je demandais à avoir des fruits exotiques en métopole au même prix que les pommes ! Par contre, peut-être pourrait-on s'inspirer de la fameuse "continuité territoriale" chère à la Corse.
Appliquez la consigne faite aux godillots de Macron, a savoir : Ne pas répondre aux posts de Deimos, il est comme Macron, il fait le sourd.
Comme tous les macroniens aux abois, l'argumentaire se tient à l'invective.
Le macronisme est vraiment un élément pollueur de la société française.