Conséquence d'un amendement au projet de loi de finances , les assurances auto devraient augmenter en 2019.

Conséquence d'un amendement au projet de loi de finances , les assurances auto devraient augmenter en 2019.

Getty Images/EyeEm

Chaque année, les assureurs cotisent au Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO), chargé d'indemniser les victimes d'accidents de la route (lire plus loin). Un amendement au projet de loi de finance pour 2019 a proposé d'augmenter leur plafond de contribution pour le passer de 12 à 25%. L'objectif de cette mesure est d'augmenter les recettes du fonds, mises à mal par la forte hausse des charges d'indemnisation. La raison ? Le coût des dommages corporels grimpe, tout comme le nombre de véhicules roulant non assurés.

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Les assureurs ont protesté contre le manque de concertation. Toutefois, l'impact de la hausse sur leur budget global restera faible. Si le taux de contribution est effectivement fixé à 25%, cela correspondrait à 33 millions d'euros de financement supplémentaire, soit 0,44% des 7,5 milliards d'euros de cotisation encaissés chaque année par les compagnies.

8 à 10 euros supplémentaires

En revanche, cette augmentation va se révéler une mauvaise nouvelle pour les propriétaires de véhicules. "Si elle a lieu, les assureurs vont répercuter cette charge supplémentaire sur leurs assurés", prévoit Julien Fillaud, directeur du comparateur Hyperassur. Car parmi la galaxie des contrats, l'assurance automobile est peu rentable pour les compagnies, qui ne réalisent quasiment pas de marges dessus. "Elles s'en servent souvent comme produit d'appel pour gagner de nouveaux clients ", confie Christophe Triquet, président du comparateur Meilleureassurance.com

Cette hausse probable pourrait s'ajouter à celle déjà anticipée par les assureurs, qui devrait tourner entre 1,5 et 2,7% en moyenne pour 2019.

Rapportée au montant moyen d'une assurance automobile, entre 400 et 500 euros par an, une hausse de 2% représente 8 à 10 euros par an. Si l'an prochain les assureurs risquent d'augmenter leurs primes, ces dernières devraient rester stables les années suivantes grâce aux réformes destinées à limiter le nombre d'accidents graves, dont la limitation de la vitesse à 80 km/h ou l'interdiction du portable au volant. Si elles portent leurs fruits, il devrait y avoir moins de blessés à indemniser.

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Autre point positif : en 2019 le fichier des véhicules assurés sera mis en place. Il permettra aux pouvoirs publics de lutter plus efficacement contre la non-assurance, et là encore de diminuer, à terme, la charge du FGAO.

Comment échapper à la hausse

Les conducteurs qui anticipent une flambée de leur prime doivent faire jouer la concurrence. "La loi Hamon [sur la consommation, ndlr] a facilité la mobilité. Après le premier anniversaire du contrat, un assuré peut changer d'assurance automobile à tout moment en respectant un préavis d'un mois", rappelle Julien Fillaud.

Pour trouver moins cher, on peut utiliser les services d'un comparateur sur Internet (Assurland, Hyperassur, LeLynx, Les Furets, Meilleureassurance.com,...).

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Même sans grande augmentation de prime, tout le monde a intérêt à faire un tour du marché régulièrement. "En matière d'assurance, la fidélité ne paie pas, il faut revoir ses contrats tous les deux trois ans ", conseille Christophe Triquet. Cela permet aussi d'ajuster ses garanties à son véhicule. A titre d'exemple, il est souvent coûteux, et non rentable, d'assurer une voiture de plus de cinq ans en tout risques. A la clé de cette remise à plat : de 20 à 30% d'économie sur la prime d'assurance automobile.

FGAO, kesako ?

Le FGAO (Fonds de garanties des Assurances Obligatoires dommages) est un organisme public qui prend en charge l'indemnisation des victimes d'accidents de la route. Pour qu'il agisse, le sinistre doit avoir eu lieu en France ou dans l'Espace économique européen (EEE) et ne pas être couvert par une compagnie d'assurance automobile.

Ce fonds indemnise donc les victimes d'un accident de la route si l'auteur n'est pas assuré, non solvable ou n'a pu être identifié suite à un délit de fuite.

Une victime peut saisir ce fonds directement ou par l'intermédiaire de son assureur dans l'année qui suit l'accident (trois ans en cas de délit de fuite) en remplissant un formulaire sur Internet. Le FGAO lui fera une proposition d'indemnisation dans un délai de huit mois à compter de l'accident.

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