Édouard Philippe se prépare à recevoir les Gilets jaunes

Le Premier ministre doit dessiner les contours de la « grande concertation » d'Emmanuel Macron. Jeudi matin, il recevait plusieurs élus locaux.

Source AFP

Le Premier ministre doit recevoir vendredi plusieurs porte-parole des Gilets jaunes, en travaillant en parallèle avec notamment les membres du Conseil national de la transition écologique.

Le Premier ministre doit recevoir vendredi plusieurs porte-parole des Gilets jaunes, en travaillant en parallèle avec notamment les membres du Conseil national de la transition écologique.

© MUSTAFA YALCIN / Anadolu Agency / AFP

Temps de lecture : 4 min

Fin de semaine chargée pour Édouard Philippe. Jeudi matin, le Premier ministre entame deux journées de consultations depuis Matignon qui doivent lui permettre de préparer la « grande concertation » locale devant durer trois mois et voulue par Emmanuel Macron. Le chef de l'État a annoncé la mise en place de cette concertation dans son grand discours sur la transition écologique mardi matin. Elle doit tenter d'apporter de nouvelles réponses plus concrètes aux revendications du mouvement des Gilets jaunes, qui dure depuis près de quinze jours. Jeudi matin, dans un communiqué transmis à l'Agence France-Presse, des porte-parole de la « délégation » officielle des Gilets jaunes ont indiqué qu'ils seraient reçus vendredi à Matignon par Édouard Philippe, soit à la veille de « l'acte III » de leur mobilisation.

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Après que deux membres de cette « délégation » ont été reçus mardi par le ministre de la Transition écologique, « Édouard Philippe souhaite les rencontrer vendredi 30 novembre à 14 heures », affirme le communiqué, qui précise que les Gilets jaunes espèrent que cette rencontre sera « plus satisfaisante et concrète que la première ». De son côté, le Premier ministre reçoit jeudi et vendredi les membres du Conseil national de la transition énergétique (CNTE), un organe consultatif sur l'environnement et l'énergie qui réunit 50 membres de divers horizons (patronat, syndicats, ONG environnementales, société civile, élus locaux et parlementaires).

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La quasi-totalité des élus locaux reçus par Édouard Philippe jeudi matin a réclamé un nouveau « geste » de l'exécutif face à la mobilisation des Gilets jaunes afin que la concertation annoncée par Emmanuel Macron puisse avoir lieu de façon « sereine » et « apaisée ». À leur sortie de Matignon, ces représentants des collectivités territoriales et des élus locaux ont, pour certains, réclamé un moratoire sur la hausse de la taxe carbone prévue au 1er janvier. D'autres ont laissé le gouvernement décider de la nature de ce geste mais ont réclamé qu'il intervienne « avant Noël » ou avant le début des débats locaux qu'essaie de mettre en place le Premier ministre.

Un moratoire sur les taxes ?

Ces représentants venaient pour leur quasi-totalité de partis d'opposition - LR, PS, PCF... - ainsi que de l'UDI. Représentant des régions de France, le président LR de la région Grand Est, Jean Rottner, a plaidé « la nécessité au minimum d'avoir une forme de moratoire sur toute taxe supplémentaire » sur les carburants au 1er janvier afin de permettre « une concertation apaisée ». « Avant Noël, il y a une urgence à répondre afin d'avoir un débat serein et pas aigri, parce qu'on n'a pas répondu à des urgences qui sont la fin du mois, voire, pour certains, le 20 du mois », a pour sa part jugé le maire PCF de Grigny, Philippe Rio, vice-président de l'association d'élus Ville & Banlieue.

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« Si on veut que le débat se fasse dans de bonnes conditions, il faut commencer par faire un geste. La balle est dans le camp du gouvernement », a affirmé le député PS Christophe Bouillon, président de l'Association des petites villes de France (APVF). « Pour que les débats soient les plus sereins possible, cela suppose probablement de faire quelques gestes maintenant, notamment sur les questions fiscales », a suggéré Philippe Laurent, secrétaire général UDI de l'Association des maires de France (AMF). Les élus locaux se sont dits prêts à accueillir la concertation locale voulue par Emmanuel Macron. L'AMF a suggéré qu'elle se déroule à partir de janvier.

Des débats dans plusieurs villes

Le chef du gouvernement, qui a déjà rencontré les ONG environnementales mardi midi à l'issue du discours d'Emmanuel Macron, rencontre les autres collèges du CNTE. Jeudi seront reçus successivement les représentants du patronat (11 h 30), les associations de la société civile (15 h 30), puis les parlementaires (17 heures). Vendredi, ce sont les représentants des syndicats qui seront à Matignon (9 heures), puis le président du Conseil économique, social et environnemental, également membre du CNTE, Patrick Bernasconi. Les rencontres devaient initialement débuter mercredi, mais elles ont été reprogrammées à jeudi et vendredi. La forme exacte de la concertation, qui doit durer trois mois, reste à établir. Édouard Philippe a donné quelques pistes mercredi matin sur RMC/BFM TV : le Premier ministre souhaite que des représentants des Gilets jaunes y participent et que ces débats aient lieu dans plusieurs villes de chaque département.

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Commentaires (99)

  • Le sanglier de Génolhac

    Reçoit des gens qui ne représentent personne. Ca se réglera dans la rue.

  • Stan_fr

    Lisez la définition du mot insurrection...

    Je n'ai pas souvenir d'avoir employé soutenir*, par contre j'ai bien lu votre message du 29 à 12h32 : "ce matin j'ai bien dit comprendre l'insurrection", ou celui de 19h19 : "une insurrection ? Oui mais intelligente... ".

    *mais je peux donner un exemple : "avec de tels soutiens Jupiter n'a pas besoin d'opposants".

  • Le sanglier de Génolhac

    Pourquoi sombre ? Au contraire, il se prépare de grandes choses. C'est le moment où jamais d'être optimiste. Nous allons balayer l'oppression, les parasites d'état : Elus, énarques, syndicats, même les promoteurs immobiliers. Tiens, rien que ça, ça me donne envie de fredonner "le temps des cerises" ! Allons, allons, tout n'est pas noir, que diable ! C'est "le sanglier" qui vous le dit.