Ses amis le surnomment Gontran, comme le cousin de Donald dans les aventures de Picsou, qui rencontre la chance à chaque coin de rue. Est-ce la providence qui l’a mis sur la route de Laurent Wauquiez ? François-Xavier Bellamy, 33 ans, professeur de philosophie et essayiste, visage avenant et « vu à la télé » d’un conservatisme qui ne veut plus se cacher, a été nommé tête de liste du parti Les Républicains (LR) pour les élections européennes du 26 mai, mardi 29 janvier, lors de la réunion de la commission nationale d’investiture du parti. La commission a également validé la désignation d’Agnès Evren, vice-présidente de la région Ile-de-France, et d’Arnaud Danjean, eurodéputé sortant.
Tête d’affiche des Veilleurs
L’évocation du nom de François-Xavier Bellamy, adjoint au maire de Versailles, soulève une foule de commentaires au sein de la droite. Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, se montre ainsi enthousiaste. « Il est jeune, intelligent. Sur un plateau, ça déménagerait. Il est travaillé par le démon de la politique, il a envie d’action, note l’ancien bras droit de François Fillon. Mais ça peut effrayer une partie de la droite d’avoir quelqu’un de totalement nouveau, proche des positions conservatrices. ».
En interne, le jeune philosophe inquiète. Beaucoup, comme Gérard Larcher, le président du Sénat, ou Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, ont publiquement émis des doutes sur ce choix personnel de M. Wauquiez. En cause, sa capacité à mener une campagne qui pourrait se révéler difficile pour LR, mais aussi ses positions conservatrices sur les sujets de société « clivantes et antagonisantes », explique un cadre du parti.
« Bellamy est intelligent, c’est un type bien, mais il incarne une sensibilité qui n’est pas au barycentre de la droite. Or il faut parler à toutes les droites et à tous les territoires », juge Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France.
Mais le trentenaire a ses avocats au sein de l’équipe dirigeante de LR. « C’est un visage nouveau, alors qu’il y a une aspiration au renouvellement. Il est intelligent, a un regard acéré sur les grandes questions qui traversent la société française, sur l’identité, la transmission. », souligne Annie Genevard, secrétaire générale du parti. « Bellamy c’est le visage d’une nouvelle droite, une droite qui assume ses idées et ses valeurs », confiait récemment au Monde Laurent Wauquiez.
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