DEUILRue, stades, écoles... Faut-il honorer Johnny Hallyday dans nos villes?

Un an sans Johnny Hallyday: Les «avenue du Taulier» et «rue Que je t'aime» vont-elles fleurir en France?

DEUILUn an après sa mort, de nombreux projets se dessinent pour honorer la mémoire du célèbre rockeur dans les rues de France...
La seule rue Johnny Hallyday de France, à Charvieu Chavagneux, voit ses plaques régulièrement volées
La seule rue Johnny Hallyday de France, à Charvieu Chavagneux, voit ses plaques régulièrement volées - ALLILI mourad/SIPA
Graziella Le Norcy et Benjamin Chapon

Graziella Le Norcy et Benjamin Chapon

L'essentiel

  • Il y a un an, la France perdait son idole. « 20 Minutes » explore la manière dont le pays fait son deuil de Johnny Hallyday dans une série d’articles.
  • Laeticia Hallyday rêve qu’une école de musique porte un jour le nom de son défunt mari, et certains maires ont déjà décidé d’honorer la mémoire de l’artiste avec une rue Johnny Hallyday.
  • Au-delà des initiatives déjà lancées, « 20 Minutes » formule plusieurs propositions pour mettre du Johnny partout dans Google Maps.

Où es-tu Johnny ? Disparu depuis un an, le rockeur pourrait prétendre à voir sa mémoire honorée par des rues ou salles de spectacles à son nom. 20 Minutes fait le tour de la carte de France (et d’ailleurs) pour trouver où le Taulier avait ses quartiers.

Une unique rue à son nom, en attendant des écoles

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’existe qu’une seule rue au nom du rockeur. Et elle se trouve dans le village de Charvieu-Chavagneux, en Isère. On la retrouve d’ailleurs à l’angle de la rue Charles Aznavour.

C’est un hommage au chanteur survenu bien avant son décès et décidé par Gérard Dézempte, maire de la petite ville et fan de Johnny. La rareté de cette rue attire les convoitises, les plaques sont constamment volées, surtout depuis la mort du chanteur. Du coup, Charvieu-Chavagneux a mis en place un système de vente officielle de la plaque. Un filon que les maires d’autres villes pourraient renifler. En France, il revient aux conseils municipaux de choisir les noms des rues, même si le préfet peut s’y opposer.

A Nice, une rue Johnny Hallyday devrait prochainement voir le jour, comme s’y était engagé Christian Estrosi, et cela même si une règle souvent contredite estime qu’il ne faut pas donner le nom d’une personnalité à une rue moins de cinq ans après sa mort. En attendant, le Palais Nikaia de Nice, du moins son parvis, a déjà été rebaptisé le 1er juillet 2018, en y accolant le nom du chanteur.

Un lycée provençal devrait également être renommé en l’honneur de Johnny Hallyday. Le président de la région, Renaud Muselier, souhaite s’assurer que son « œuvre sera partagée de génération en génération. » Johnny avait par ailleurs une villa dans la région où il a habité de nombreuses années. D’autres écoles pourraient prendre son nom à l’avenir, le ministre Jean-Michel Blanquer n’y est pas opposé.

Des lieux pour que les fans puissent se recueillir

Selon Laeticia Hallyday, Johnny souhaitait créer un musée et une école de musique. « C’était son rêve, cette école de musique ». La veuve souhaite perpétuer l’héritage de son mari en soutenant le lancement de ces projets et en continuant à « faire vivre son art », et pas seulement en sortant des albums posthumes. Laeticia Hallyday pourrait être particulièrement inspirée en commençant par soutenir des écoles de rock déjà existantes, bien que très peu nombreuses. A commencer par le Centre d’expression musicale du Havre, dit le CEM. Un nom qui pourrait très bien se muer en « CEM-Johnny Hallyday », non ?

En attendant qu’un tel endroit voie le jour, il faudra, au plus vite, créer des lieux où les fans puissent se recueillir, si possible plus accessible que le cimetière de Lorient à Saint-Barthélemy, aux Antilles. On n’ose conseiller au village de Saint-Barthélémy, en Seine-et-Marne, de nommer « rue Johnny Hallyday » la portion de route communale qui dessert le cimetière de la commune.

Pour commencer, une plaque commémorative devrait bientôt être accrochée sur la façade du 3 bis cité Malesherbes, à Paris. Jean-Philippe Smet y est né. Le Conseil de Paris envisage également de donner le nom du chanteur à un lieu de la capitale. Mais ils ne savent pas encore lequel choisir. Le consensus pourrait se porter sur l’érection d’un buste dans le square de la Trinité… Né dans le 9ème arrondissement de Paris, Johnny y jouait de la guitare avec Eddy Mitchell et Jacques Dutronc. Initié de son vivant, le projet se transformerait en hommage posthume.

Et pourquoi pas ?

En attendant que ces hommages voient le jour, il n’est pas interdit de rêver à des initiatives plus originales. Le Conseil de l’Europe pourrait ainsi donner le nom de Johnny Hallyday à la portion du chemin de Grande Randonnée GR5 qui va de la Belgique à la Suisse, deux pays importants pour l’artiste. De même, les Etats-Unis pourraient choisir d’honorer le plus américain des chanteurs français en installant une stèle sur la route 66.

Puisque Michel Platini, bien trop vivant, avait refusé l’honneur, le Stade de France pourrait devenir Stade Johnny-Hallyday pour que le peuple de France puisse se remémorer les shows épiques que le chanteur y a tenus. Dans une moindre mesure, la salle de L’orée du bois, dans le Bois de Boulogne, qui va bientôt renaître de ses cendres et qui a accueilli les premiers pas, douloureux, de Johnny Hallyday sur scène pourrait prendre le nom du rockeur.

Bref les idées ne manquent pas. Après un an de deuil, les municipalités et propriétaires de lieux culturels ne manqueront pas d’annoncer des baptêmes en pagaille. Parce que Johnny Hallyday vaut largement autant que n’importe lequel des maréchaux d’Empire qui peuplent nos plaques de rues.

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