Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

CPI : la demande d’acquittement de Laurent Gbagbo est déjà une défaite

Les magistrats de La Haye délibèrent sur la poursuite du procès de l’ex-président ivoirien et de son ministre Charles Blé Goudé, jugés pour « crimes contre l’humanité ».

Publié le 29 novembre 2018 à 16h04, modifié le 29 novembre 2018 à 16h14 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Un partisan de la coalition d’opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté, comprenant le FPI de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, à Abidjan, le 28 juillet 2018.

C’est sur un ultime désaccord que les trois juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont commencé, le 22 novembre, le délibéré qui déterminera la suite de la procédure contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Après des jours d’audience, l’ancien chef des Jeunes patriotes avait souhaité conclure lui-même les plaidoiries de ses avocats. Mais deux des trois juges l’ont débouté, contre l’avis du président de la chambre, l’Italien Cuno Tarfusser. Ces divisions récurrentes entre les magistrats promettent de longues délibérations dans le nouvel épisode de ce procès ouvert en janvier 2016. Elles laissent planer bien des incertitudes sur son issue, même si les partisans des accusés crient déjà victoire.

L’ancien président de la Côte d’Ivoire et son éphémère ministre de la jeunesse sont poursuivis pour des « crimes contre l’humanité » qui auraient été commis à la suite de l’élection présidentielle de 2010. Le combat fratricide entre les camps des deux candidats qualifiés pour le second tour avait fait, selon l’ONU, plus de 3 000 morts. Au terme de la crise, en avril 2011, Alassane Ouattara prenait la tête du pays. Quelques mois plus tard, Laurent Gbagbo était envoyé à La Haye.

En écartant l’un des protagonistes d’une décennie de crise politique, la procédure de la CPI aurait de facto pu aider à pacifier un pays coupé en deux après la tentative de coup d’Etat de 2002. Mais, si la ligne de front qui la scindait a disparu avec la victoire de l’ex-rébellion en 2011, la Côte d’Ivoire reste profondément divisée. Et le procès de La Haye est devenu le miroir de ces divisions.

Démonstration fragile

Après l’audition des 82 témoins de l’accusation, les deux accusés auraient dû appeler leurs témoins à décharge. Mais leurs avocats ont demandé l’acquittement ou, à défaut, le non-lieu. Pour eux, le dossier du procureur serait à ce point vide qu’il n’y aurait rien à contrer. Entre le 1er octobre et le 22 novembre, défenseurs et procureurs ont donc confronté leurs thèses.

Menant l’accusation dans ce dossier, Eric Macdonald assure que Laurent Gbagbo aurait, avec son cercle proche, dont Charles Blé Goudé, élaboré un « plan commun » pour conserver le pouvoir, en ciblant les civils, partisans supposés d’Alassane Ouattara. Mais, début octobre, le Canadien expliquait qu’un tel plan criminel est « très rarement prouvé par des ordres écrits directs » et demandait donc aux juges de déduire de certains faits la responsabilité des deux hommes. « Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une politique basée sur des actions de l’Etat », disait-il avant de citer en exemple le fait d’interdire une marche sur la Radio-Télévision ivoirienne (RTI) en décembre 2010.

Il vous reste 54.91% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.