Le défenseur brésilien du Paris-SG, Thiago Silva, lors du match de phase de groupes de la Ligue des champions face à Liverpool, au Parc des Princes, le 28 novembre 2018

Le défenseur brésilien du Paris-SG, Thiago Silva, lors du match de phase de groupes de la Ligue des champions face à Liverpool, au Parc des Princes, le 28 novembre 2018

afp.com/FRANCK FIFE

Dans le manga japonais Yu-Gi-Oh!, qui met en scène des combats via un jeu de carte en réalité augmentée, les joueurs peuvent retourner une situation désespérée grâce à un atout majeur : la "Renaissance du monstre". Au bord de l'abîme avant la rencontre, Thomas Tuchel a bénéficié de la même carte-maîtresse avec Thiago Silva pour se défaire du vice-champion d'Europe sortant.

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Impérial dans les airs face au colosse Virgil Van Dijk, intraitable dans les duels face à Roberto Firmino, et surtout d'une concentration à toute épreuve, le Brésilien, critiqué pour son incapacité à se montrer présent dans les matches à enjeu, a justifié son surnom d'"O Monstro".

S'il ne fallait retenir qu'une image de sa détermination communicative, ce serait son "check" poitrine contre poitrine façon joueurs de NBA avec son compère Marquinhos, suivi d'un cri de guerre à l'unisson, quand ils ont empêché une sortie en corner à quelques minutes de la fin du match.

"L'ambiance a été fantastique. Cela l'est toujours mais (mercredi) c'était une journée particulière. On a travaillé pour ce match-là, parce que si on ne le gagnait pas c'était compliqué. Dans la façon dont on a joué, c'était fantastique", s'est-il réjoui après la rencontre. On a attaqué, on a défendu tous ensemble. Je suis très heureux."

- Larmes et "remontada" -

"Ce n'est pas fini pour la qualification. Il faut aller jouer à Belgrade, ce n'est pas facile. Liverpool a perdu 2-0 là-bas, il faudra faire un match parfait pour se qualifier. Le plus important, c'est (de faire) le boulot que l'on doit faire", a-t-il ajouté au micro de RMC Sport.

Longtemps considéré comme le meilleur défenseur du monde, notamment lors de son arrivée au PSG en provenance de l'AC Milan en 2012, le nom de Thiago Silva (34 ans) fut ensuite associé à "larmes" et "remontada".

Capitaine de la Seleçao lors du naufrage du Mondial-2014 à domicile, ses larmes lors d'une séance de tirs au but contre le Chili ont personnifié la faillite mentale des Auriverde, avant une déroute 7-1 en demi-finale face aux futurs champions du monde allemands -- un match pour lequel Silva était toutefois suspendu.

Sa prestation ratée en Ligue des champions lors de la fameuse "remontada" du FC Barcelone (défaite 6-1) lors de l'édition 2017, alors que le PSG l'avait emporté 4-0 à l'aller, a aussi accentué cette image de défenseur fragile sur le plan psychologique.

Mais depuis le Mondial-2018, "O Monstro" a retrouvé sa place de titulaire en sélection en même temps que son rang, malgré une élimination en quarts de finale. Ses blessures avec Paris et son erreur contre Naples, responsable de l'égalisation italienne lors de la journée précédente (1-1), ont toutefois terni son début de saison.

"C'est chiant parfois (...) on dit des choses comme : +Thiago, il n'est pas prêt, mentalement il est faible, il n'est pas dans le groupe...+ (Mercredi), ce n'est pas une démonstration pour les gens qui parlent mais pour moi-même, ma famille qui est là, mon petit qui m'a demandé cette victoire. Il pourra dire à l'école (jeudi) matin : +Papa a gagné+", a-t-il encore confié à RMC Sport, très ému. Cette émotion à fleur de peau, toujours, cette supposée faiblesse d'où il tient sa force.

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