Guillaume Canet : « J’ai besoin du cheval pour faire le vide »

L’acteur participe jusqu’à dimanche au Longines Masters de Paris qui réunit les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles du monde.

    Il cartonne au cinéma avec « Le Grand Bain », un film où le sport, et notamment la natation synchronisée, sert de toile de fond. Entre un tournage à Saint-Ouen et le montage de la suite des « Petits Mouchoirs », Guillaume Canet prend le temps de monter à cheval pour assouvir son autre passion. L'ancien membre de l'équipe de France juniors d'obstacles dispute, depuis ce jeudi et jusqu'à dimanche, le Longines Masters de Paris d'équitation en Masters 2, une catégorie intermédiaire entre les amateurs et les professionnels.

    Pourquoi aimez-vous autant le cheval ?

    GUILLAUME CANET. Petit, je n'aimais pas ! Je suivais mes deux grandes sœurs qui montaient, sans plus. Un jour à 12 ans, je les ai vues faire de l'obstacle. Ça, ça m'intéressait. Deux semaines plus tard, j'ai gagné le concours d'entraînement des écuries.

    Avez-vous attrapé le virus ?

    J'ai découvert l'adrénaline, la compétition, la sensation du saut et le contact avec l'animal. Le cheval est thérapeutique. Il a chez les gens, le mérite de les apaiser et je dois avoir un besoin vital d'être calmé.

    Quand montez-vous ?

    Quand je peux, c'est-à-dire deux ou trois fois par semaine en plus des concours les week-ends. Mais depuis 6 mois, je ne monte pratiquement plus, sauf en concours. J'ai la chance que ça se passe bien, mais comme je n'ai pas envie de me casser, il faut que je m'entraîne à nouveau.

    Auriez-vous pu être un cavalier professionnel ?

    J'aurais souhaité mais j'ai eu un accident grave : à 18 ans, je me suis cassé la moitié du corps. Je suis tombé dans une forme de désillusion et de remise en question totale. J'ai commencé à penser à autre chose qu'aux chevaux. Je ne voulais plus nettoyer les boxes à 5 heures du matin. Après ça, je n'ai pas remonté pendant 20 ans, jusqu'au film « Jappeloup ».

    Guillaume Canet, il y a un an, au Longines Masters de Paris./LP/Icon Sport
    Guillaume Canet, il y a un an, au Longines Masters de Paris./LP/Icon Sport Eric Michel

    Pourriez-vous mettre votre carrière de côté pour monter à cheval ?

    Je l'ai fait après un film qui n'a pas marché mais que j'aime beaucoup : « Blood Ties » (NDLR : en 2013). J'étais déprimé. J'ai arrêté le cinéma pendant 8 mois. Je suis parti avec mon camion, en concours, un peu partout en dormant dedans. Ça m'a permis de retrouver confiance en moi.

    Le cheval est-il une soupape de décompression ?

    C'est ça. Quand je suis en concours, je coupe mon portable. C'est la règle. Quand on joue, produit, réalise et qu'en plus on essaye d'être un bon papa, ça bouffe tout notre temps. J'ai besoin du cheval pour faire le vide.

    Si Scorsese ou Spielberg tentent de vous joindre ?

    Ils rappellent le lundi !

    Vous êtes un comédien qui monte à cheval ou un cavalier qui fait du cinéma ?

    Ma compagne (NDLR : Marion Cotillard) me qualifie de « taré ». Je suis surtout un boulimique. Je m'embête vite dans des cases. Je veux vivre à fond.

    Entre un « César » et une médaille en concours, que choisissez-vous ?

    Le concours. C'est formidable d'avoir un « César » et le succès du public, c'est génial. Mais la victoire à cheval est un rêve de môme. Je suis très ému par les succès sportifs car je connais la dose de travail qu'il y a derrière. Quand on me demande un autographe et qu'on me dit : Vous êtes un super cavalier, ça me fait super plaisir.

    VIDEO. Guillaume Canet : après « Le Grand bain », place au grand saut

    Qu'attendez du Masters Longines de Paris ?

    C'est très excitant. Monter aussi près du public avec les meilleurs cavaliers du monde, c'est extraordinaire. Je vais me lancer dans le concours de saut en hauteur pour franchir 1m90, mon record. J'ai déjà passé 1m85, il y a 3-4 ans et je m'étais cassé l'épaule.

    Avec « Le Grand Bain », vous baignez dans le sport : vous en aimez d'autres ?

    Et c'est un sacré sport, non? Il y en a plein d'autres que j'adore. Je suis un passionné de surf. Dès que je peux en faire, surtout dans ma région préférée au cap Ferret, j'y vais. Le surf, c'est le contact avec l'élément et c'est un bon lavage de la Cabeza (il tapote sa tête ). Je suis un peu fêlé par moments et le surmenage m'arrive vite. J'ai besoin avec le sport d'appuyer sur reset.

    Vous êtes par ailleurs supporteur du PSG ?

    C'est surtout mon fils qui l'est. Du coup je l'accompagne et je découvre. Mais je ne suis pas très calé en foot. Je suis surtout un fan des grandes occasions. Je suis devenu très très pote avec Bixente Lizarazu pendant la Coupe du monde, celle de 1998. Je suis les matchs comme ça mais je ne suis pas assidu.

    Si on vous demande un pronostic pour le Ballon d'or : Mbappé ou Griezmann ?

    Alors là, pff !…..Je vais vous dire Benjamin Pavard parce que c'est le joueur préféré de mon fils. Ça lui fera plaisir.