Au G 20, le cache-cache de Macron et Trump

Dans les coulisses du sommet annuel du G20, il ne devrait pas y avoir de tête-à-tête officiel entre le Français et l’Américain, mais «très probable qu’il y ait un aparté».

 Buenos Aires (Argentine), le 29 novembre. A l’occasion de la réunion annuelle des pays membres du G 20, il ne devrait pas y avoir de tête-à-tête officiel entre Emmanuel Macron et Donald Trump.
Buenos Aires (Argentine), le 29 novembre. A l’occasion de la réunion annuelle des pays membres du G 20, il ne devrait pas y avoir de tête-à-tête officiel entre Emmanuel Macron et Donald Trump. AFP/Ludovic MARIN

    Fini le temps des accolades chaleureuses et des déclarations d'amitié enflammées entre « Emmanoueel » et « Donald ». Alors que tous deux sont ce vendredi à Buenos Aires, pour la réunion annuelle des pays membres du G 20, il ne devrait pas y avoir de tête-à-tête officiel entre le Français et l'Américain. « Mais il est très probable qu'il y ait un aparté », nous confie un proche du président.

    Dans les coulisses de ce sommet, le chef de l'Etat serait soucieux d'avoir une petite explication après la salve de messages piquants que lui a adressés Donald Trump sur Twitter, raillant notamment sa « très faible cote de popularité, 26 % », avant de l'inviter à restaurer la grandeur de la France…

    Un mauvais week-end à Paris

    Plus récemment, le président milliardaire a également évoqué sur son réseau social préféré « les larges et violentes protestations françaises », signe qu'il suit de près les déboires de son cadet avec le mouvement des Gilets jaunes. A l'Elysée, on a découvert cette déclaration avec « un peu de surprise ». Si cette entrevue officieuse a lieu, Macron compte-t-il s'émouvoir de ces manières? « Ils vont parler du fond », esquive-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat où l'on s'interroge sur l'opportunité d'avoir une explication de texte « d'homme à homme ».

    Reste que la belle entente qu'ils ont volontiers surjouée s'est grippée, en particulier depuis le passage de l'Américain à Paris pour les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre. Les deux hommes ne se sont pas parlé au téléphone depuis. Un mauvais week-end pour « The Donald », qui a appris, à son arrivée à Paris, la déconvenue des Républicains à la Chambre des représentants à l'issue des mid-terms. Sous l'Arc-de-Triomphe, lors de la cérémonie protocolaire, il a aussi pris pour lui les critiques formulées sur les méfaits des nationalismes dans le discours de son hôte. Il n'a pas non plus goûté la prestation de la Béninoise Angélique Kidjo, qui avait chanté lors de la marche contre son investiture en janvier 2017. Sitôt de retour aux Etats-Unis, le président américain a pris à partie publiquement son homologue.

    «On ne va pas faire la diplomatie du tweet»

    Faut-il lui répondre sur le même registre ? « Donald Trump est dans le rapport de force. Il a beau jeu de se moquer de la cote de popularité du président. Je lui aurais dit vous avez perdu les élections. Il faut lui envoyer des piques ! », préconise pour sa part François Hollande. « On ne va pas faire la diplomatie du tweet. On ne va pas répondre à la flèche par une autre flèche. France et Etats-Unis sont des alliés », argumente un conseiller du président. A l'Elysée, on a appris à composer avec la « personnalité directe » de l'Américain. Surtout, on se targue de continuer le dialogue dans l'ombre, et de chercher à obtenir des avancées, en dépit de la propension de Trump à privilégier la diplomatie du « chacun pour soi ».

    Alors, tout va très bien, Madame la marquise ? « Leur relation reste bonne, forte et n'a pas tellement changé de nature », dédramatise un conseiller élyséen.