Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les départements refusent de payer le surcoût du Grand Paris Express

Alors que la ligne 14 sud coûtera presque 25 % plus cher que prévu, le gouvernement veut puiser dans les droits de mutation des collectivités.

Par 

Publié le 29 novembre 2018 à 22h25

Temps de Lecture 2 min.

Un ouvrier sur le tunnelier d’une future ligne du Grand Paris Express, le 23 janvier 2018 à Champigny-sur-Marne.

Le titre du communiqué, en lettres capitales, sonne comme une déclaration de guerre : « La RATP creuse le déficit de la Société du Grand Paris. » Signé jeudi 29 novembre par les sept présidents de départements d’Ile-de-France – hors Paris –, le texte dénonce la hausse des coûts de l’extension vers le sud de la ligne 14 du métro.

Un dérapage de 500 millions d’euros, un demi-milliard, sur un budget prévu de près de 2,2 milliards d’euros pour quatorze kilomètres de ligne. Presque 25 % de hausse… Financée par la Société du Grand Paris (SGP), chargée de réaliser les 200 kilomètres du Grand Paris Express, la ligne 14 sud, censée entrer en service en 2024, est placée depuis 2015 sous la maîtrise d’ouvrage de la RATP.

Colère contre l’Etat

La question, abordée lors du conseil de surveillance de la SGP, mercredi 28 novembre, a réveillé la colère des présidents de département contre l’Etat. Celui-ci a décalé l’ouverture de plusieurs lignes pour limiter la dérive des coûts du supermétro, dont la facture est passée de 25 milliards en 2013 à 35 milliards d’euros en 2017. Si la RATP fait une cible d’autant plus tentante qu’elle était en 2015 présidée par Elisabeth Borne, désormais ministre des transports, c’est bien l’Etat que visent les élus franciliens.

En cause : la convocation des présidents de départements par Mme Borne, vendredi 30 novembre. Le gouvernement veut, en effet, puiser dans les droits de mutation perçus par les départements pour compléter les recettes insuffisantes de la SGP.

« Ces droits de mutation servent à financer nos politiques sociales, à un moment où le paiement du RSA rend les départements exsangues », s’emporte François Durovray (LR), le président de l’Essonne. « L’Etat a refusé cet été qu’un président de département prenne la présidence de la SGP, nous a interdit d’exercer la compétence sur les transports en 2015 et veut désormais qu’on paye la note ! »

Accroître les recettes

Le rejet est d’autant plus vif que le Parlement examine en ce moment même, dans le projet de loi de finances, des mesures fiscales préconisées par le député Gilles Carrez (LR) pour accroître les recettes de la SGP.

Mais là où M. Carrez souhaitait augmenter ces revenus de près de 250 millions d’euros par an, les mesures votées sont plus proches de 130 millions : le gouvernement a refusé d’alourdir une taxe portant sur les ménages et limité la hausse de la taxe de séjour. « Il y a encore des marges, on peut accroître davantage la taxe sur les parkings des centres commerciaux, ce serait une fiscalité écologique », plaide Christian Favier (PC), président du Val-de-Marne.

La RATP, de son côté, dément tout « dérapage » et pointe une hausse des coûts de main-d’œuvre et de matières premières, qui s’est traduite par des réponses plus chères qu’attendu lors des appels d’offres. Reste que cette polémique fait mauvaise impression, quelques jours après l’envoi par le premier ministre d’un courrier au président du directoire de la SGP, Thierry Dallard, le rappelant à ses obligations de « réduire d’environ 10 % le coût » du projet en présentant « des leviers d’optimisation détaillés ».

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.