GILETS JAUNES - "Il faut que Paris s'éveille", comme le chantait Dutronc. Jeudi 29 novembre, la place de la République à Paris a retrouvé des allures de "Nuit Debout", le temps d'une soirée, alors que le député François Ruffin et autres figures de la lutte sociale ont tenté de rallier la capitale au mouvement des gilets jaunes.
"Paris a une responsabilité!", a lancé le député de la France insoumise, devant plusieurs centaines de personnes rassemblées au pied de la Marianne de bronze à l'appel du collectif "La Fête à Macron". "Quand on est à Paris, on est à côté des lieux de pouvoir. Les gens de mon coin, ils doivent bloquer tout un samedi, payer 15 euros pour le car. Vous, tous les soirs, vous pouvez aller faire des apéros au vin chaud devant l'Assemblée nationale ou l'Élysée!", a proposé François Ruffin.
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d'article, la foule rassemblée place de la République étaient bien différente de celle qui perturbe les ronds-points aux quatre coins du pays. Très peu de manifestants arboraient un gilet jaune et les cyclistes étaient plus nombreux que les automobilistes en colère contre la hausse des prix du carburant.
"Je ne jette pas la pierre aux gilets jaunes qui n'ont pas d'autres moyens que prendre la voiture", assure Aurore, cycliste et étudiante, à notre micro. "Mais il y en a plein qui ont envie que les gilets jaunes deviennent des gilets verts. Si on peut faire une unité des luttes, ce serait génial", poursuit la jeune femme.
"Il ne s'agit pas de faire revêtir aux gens ici un gilet jaune. Il y a plein de gens qui ne sont pas automobilistes. Ce n'est pas un symbole qui va fonctionner", a avoué François Ruffin, tout en invitant à "trouver des formes propres aux manières d'être et de lutter de chacun".
Le député de la 1ère circonscription de la Somme a proposé, par exemple, de se retrouver autour "d'apéros Facebook, vin chaud" devant les lieux de pouvoir et de se rendre "massivement" aux Champs-Elysées à l'occasion de la manifestation de gilets jaunes prévue ce samedi.
Tout au long de la soirée, cheminots, postiers ou chômeurs se sont succédés au micro pour ajouter leur grain de sel à l'effervescence sociale en cours depuis quelques semaines. "Tous les secteurs ont des raisons d'être en colère. C'est l'occasion pour mettre toutes les colères dans le chaudron et de monter le feu!", s'est réjoui l'économiste Frédéric Lordon, sous les applaudissements. "Ce qui se joue aujourd'hui, ce n'est pas la taxe sur le gazole", a rappelé François Ruffin, avant de préciser: "C'est les réformes, c'est les retraites, ce sont les lois Macron tous azimuts!".
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