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CIWF et L214 révèlent la cruauté des conditions d’élevage des poissons

Les vidéos des deux associations montrent les conditions de vie dans les fermes piscicoles. Le poisson est l’animal d’élevage le plus répandu après le poulet

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Publié le 30 novembre 2018 à 06h30, modifié le 30 novembre 2018 à 10h39

Temps de Lecture 5 min.

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Extrait d’une vidéo tournée en caméra cachée dans des installations du groupe Aqualande, situées en Nouvelle-Aquitaine.

Ils meurent en silence, suffoquant, gelés, sur les ponts des chalutiers, ou asphyxiés dans des caisses en polystyrène, le corps parfois écrasé dans des sennes trop pleines, les yeux sortis de leurs orbites par la décompression brutale. Dans l’univers de la pêche au large, la souffrance des poissons – et des hommes aussi parfois – a peu de chance d’être entendue. Mais leur sort n’est pas forcément plus enviable dans les élevages.

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Peu s’en souciaient jusqu’à présent. Mais voilà qu’en ces temps où les humains tendent à changer de regard à l’égard des animaux, des études scientifiques récentes révèlent chez plusieurs espèces une sensibilité et des comportements sociaux plus complexes qu’on ne l’imaginait. Deux associations se saisissent du sujet. L214 rend publique, vendredi 30 novembre, une vidéo sur les conditions d’élevage des truites arc-en-ciel, tournée en caméra cachée dans des installations du groupe Aqualande situées en Nouvelle-Aquitaine. CIWF (Compassion in World Farming) a publié pour sa part, lundi, un film ainsi qu’un rapport sur la façon dont sont abattus les poissons de pisciculture dans l’Union européenne.

Leurs images à toutes deux montrent les mêmes silhouettes de poissons morts flottant ventre à l’air au milieu de leurs congénères, à la surface d’eaux troubles, dans des bassins en béton et des cages installées en mer, ou encore fraîchement mis à mort dans un bain rouge sang. L’équipe de tournage britannique de CIWF a notamment fait escale en Bretagne et dans l’Hérault. L’association dénonce l’entassement des poissons, s’émeut des saumons de 75 centimètres de long ne disposant que de l’équivalent d’une baignoire, des grands migratoires condamnés à nager en rond dans leur cage.

Mais n’est-ce pas peine perdue que de chercher à sensibiliser le public au sort des daurades, bars, truites, saumons ? « Détrompez-vous, notre campagne a reçu le même accueil en France que les précédentes sur les cochons ou sur la volaille, assure Marion Wintergerst, responsable des campagnes de CIWF. Lors des deux premiers jours, 12 500 personnes ont interpellé le ministre de l’agriculture par mail comme nous les y engageons. »

La question des conditions de vie dans les piscicultures constitue potentiellement un dossier énorme. Le poisson est l’animal d’élevage le plus répandu après le poulet. L’aquaculture, qui fournissait à peine 7 % de l’offre mondiale en 1974, fait depuis 2014 presque parts égales avec la pêche dans l’alimentation humaine. En 2015, dans le monde, 50 millions de tonnes de poissons provenaient d’élevages (majoritairement de Chine), selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Rien que dans l’Union européenne, en fonction de leur poids moyen, ce sont 500 millions à 1,7 milliard de spécimens qui sont abattus chaque année, rapporte CIWF.

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