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Motonari Ohtsuru connaît sur le bout des doigts toutes les tactiques du parquet. Et pour cause, l'homme qui aurait été choisi pour assurer la défense de Carlos Ghosn, selon la presse nippone, n'est autre que l'ancien chef de l'unité d'élite qui enquête actuellement sur le magnat de l'automobile. Lorsqu'il était procureur, le Japonais de 63 ans, au visage rond, crinière poivre et sel et regard doux derrière des lunettes, avait acquis le surnom de « Confesseur » pour sa capacité à extraire des aveux aux suspects.
Considéré comme franc et direct, il a aussi été baptisé du nom affectueux de « Monsieur bien au carré » tant il semble collet monté, même au sein d'une profession connue pour son sérieux. Procureur, c'était son rêve de toujours et il a gravi les échelons jusqu'à devenir le patron d'une brigade spéciale du parquet de Tokyo chargée des affaires financières de haut vol, dont celle de M. Ghosn. Lorsqu'il a été nommé en 2005, il a promis de tout entreprendre pour mettre à terre les délinquants en col blanc. En prenant ses fonctions, M. Ohtsuru avait dit aux journalistes qu'il voulait « enquêter sur les affaires qui mettent en colère les honnêtes travailleurs et leur font se demander “comment cela peut-il être autorisé ?” ».
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« Nous ne devons pas accepter une société dans laquelle les comportements injustes triomphent sur les gens qui gagnent leur vie à la sueur de leur front ou ont perdu leur travail dans des restructurations d'entreprises, dans laquelle de tels agissements dament le pion à des entreprises qui respectent la loi », avait écrit M. Ohtsuru dans un article publié sur le site internet du ministère de la Justice. Il n'était cependant pas dénué d'une certaine empathie pour ceux qu'il poursuivait. « Beaucoup de gens impliqués dans des délits sont des salariés qui travaillent dur. Je me suis dit parfois que j'aurais fait comme eux à leur place », avait-il confié en 2005, selon le quotidien Mainichi Shimbun.
Unité d'élite
En tant que chef de cette unité spéciale, il a mené des enquêtes sur de très grosses affaires, dont celle des fraudes comptables d'une société étoile montante de l'Internet, Livedoor, et une affaire de délit d'initié d'un gestionnaire de fonds célèbre au Japon dans les années 2000. Mais, après trois décennies comme procureur, il a changé de camp en 2011 pour devenir avocat de la défense. Bien qu'il se soit saisi des cas les plus en vue au Japon, il garde médiatiquement un profil bas. On sait peu de choses sur lui, si ce n'est qu'il a deux enfants et un goût pour le saxophone.
En dépit d'appels téléphoniques répétés, les services de M. Ohtsuru ont refusé de confirmer à l'Agence France-Presse qu'il faisait partie de l'équipe de défense de M. Ghosn, comme le rapportent les médias japonais. Le cadre de Nissan Greg Kelly, également interpellé le 19 novembre, a, quant à lui, fait appel à Yoichi Kitamura, un avocat qui s'est fait un nom en remportant des acquittements dans des affaires très médiatisées au Japon. Parmi ses plus illustres clients figure l'influent homme politique Ichiro Ozawa, blanchi par la justice après avoir été accusé d'avoir contrevenu à la loi sur le financement des partis politiques. M. Ohtsuru était à l'époque un des enquêteurs du parquet.
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Carlos Ghosn toujours en garde à vue
Les avocats japonais des deux responsables de Nissan se connaissent donc bien pour s'être opposés sur le champ de bataille. Me Kitamura a également défendu avec succès Takeshi Abe, un médecin reconnu dans le domaine de l'hémophilie, accusé en 1996 d'avoir utilisé des produits sanguins dont on savait qu'ils étaient contaminés par le virus du sida. Dans cette affaire, trois anciens présidents d'une société pharmaceutique ont, au contraire, été condamnés à des peines de prison. Sous ses auspices, Kazuyoshi Miura, un homme d'affaires japonais accusé d'avoir tué sa femme dans les années 1980 à Los Angeles, a aussi été jugé non coupable en 2003.
Le parquet de Tokyo doit demander ce vendredi l'extension de la garde à vue de Carlos Ghosn. Sa détention a déjà été prolongée une fois, et elle peut l'être de nouveau, de 10 jours supplémentaires, sur décision d'un juge, une procédure courante dans le système judiciaire japonais. Les procureurs prévoient de déposer une requête dans la journée, ont rapporté les grands médias. Si le tribunal de Tokyo y répond favorablement, M. Ghosn restera en garde à vue jusqu'au 10 décembre.
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Je n'ai pas de sympathie particulière pour l'homme, mais préfère t on des chefs d'entreprise charismatiques, dont l'entreprise en faillite est rachetée par les Chinois ou bien quelqu'un qui a été capable de transformer une entreprise franco-française en déclin en leader mondial de l'Automobile ? J'ai ma réponse... Quant aux accusations et aux lynchages et lâchages, le moins que l'on puisse dire c'est qu'on ne sait RIEN (à part de vaines élucubrations ) sur le dossier ( qui a tant d'implications et implique tant d'intérêts). Alors Monsieur Ghosn a droit LUI AUSSI à la présomption d'innocence ! Il sera jugé et s'il est coupable il sera condamné, mais ce n'est pas le cas... Encore ! FG
Les enquêteurs face à leur ancien patron. Ils ont intérêt à ne pas se louper ! Je pensais que Carlos Ghosn ne choisirait pas n’importe qui, mais je n’avais pas pensé à cela.
Carlos Ghosn n’a pas choisi n’importe qui.